IMUS
(extrait)
Tu misuri la solitudine ti schermisci devii dagli specchi
l’afflizione azzera i saperi non ti fai sviare dall’ombra, la perlustri,
la porti addosso, ricevi il suo peso, la consistenza e l’inafferrabilità.
Le bilanci. Poi prudentemente avanzi e da questa distanza
inanimata ti sporgi.
[è buio ineludibile il ritrarsi non-luogo zona franca riposo dove il nemico non avanza.]
Tu mesures la solitude tu te protèges tu évites les miroirs
l’affliction ramène à zéro les savoirs tu ne dévies pas de l’ombre, tu l’explores,
tu l’endosses, tu en reçois le poids, la consistance et l’insaisissabilité.
Tu les soupèses. Puis prudemment tu avances et depuis cette distance
inanimée tu te penches.
[se retrouver non-lieu zone franche repos où l’ennemi n’avance pas est une obscurité inéluctable.]
[…]
Trovare la terra, percorrere, segnare, cingere, creare vincoli
eppure essere liberi nell’unico pensiero: la terra, mentre Ishtar
Gravida, grava un giogo d’amore che annotta il pensiero,
l’incatena a se stesso.
Trouver la terre, parcourir, noter, ceindre, créer des liens
et pourtant être libre dans l’unique souci : la terre, tandis qu’Ishtar
Gravide fait peser un joug d’amour qui assombrit la pensée,
l’enchaîne à elle-même.
Rita R. Florit, « Imus », Nyctalopia, La Camera Verde, Roma, 2018, pag. 9, 13, in Les Carnets d’Eucharis, Sur les routes du monde #2, 2019, pp. 167, 168. Traduction inédite en français d’Angèle Paoli.

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