<<Poésie d'un jour
Torino, 1e maggio 1937
Portrait de Antonia Pozzi par Josip Miskovic, acrylique sur toile
Torino, 1e maggio 1937
L’AVA
T’abbraccio per sentire la tua carne
pregna di pace e vicina a morire –
fresca e tetra così
presso il mio fiato.
Di là dalle parole : ed ascoltiamo
al polso uguali battini - ed un solo
ultimo abbeverarsi della vita.
A riva di neri laghi
torna a prender luce
quest’occhio da te sola fatto azzurro ;
così premendomi al tuo grembo
e chiusa nel tuo alvo
profondo, una divengo
al tuo peso mortale che vanisce :
tanto che non ci stacchi più la terra –
ma ad entrambe si faccia buia e lieve
1e maggio 1937
Turin, 1er mai 1937
Je t’embrasse pour sentir ta chair
en paix sur le point de mourir –
fraîche et sombre
si près de mon souffle.
Au-delà des mots nous écoutons
le pouls qui bat régulier – et la dernière
gorgée de vie.
Au bord des lacs noirs
recommence à briller
cet œil que toi seule as fait bleu ;
serrée ainsi contre toi,
enfermée dans les profondeurs
de ton ventre, je ne fais plus qu’un
avec ton poids mortel qui s’évanouit :
tant que la terre ne nous retient plus –
et que pour nous deux elle devient sombre et légère.
1er mai 1937
Antonia Pozzi, « Un fabuleux silence », Journal de poésie 1933-1938, Traduit de l’italien et présenté par Thierry Gillyboeuf, Arfuyen 2024, pp.228, 229.
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