Rideaux de rires plissés ridés voix de radeaux de coques lisses éclisses ouvertes sur le ciel liesse de voix de rires échos du nom coquelicots coquelicots cerises coqueliclos éclos fusées de feu de foin de faille cliquetis cloqués d'écrits de cris de plis plissés pliés déplissés papillons papillons la paille plie le rideau plisse ondule plisse friselis d'épis frissons froissés froufrou de liserons lisses lissés liés élucidés les lys élus je lis je lisse les plis les ris les nids de vie la vie hors les murs glisse Tête la tête de nègre nègre de bois la tête noire de nègre boit ta voix aigüe de fête et de poissons de Pâques pagres en noir pages de mots chapelet dur notes absentes tu chantes haut trop haut trop tôt trop trop de trop trop vite tu ris du trop de vie qui s'évide de ta voix de fête pas de deux dénoué des nœuds au noir mûri de mer rouge-cyan cerise des coquelicots olives mûres sur la route d'été sans feu sans faille Lucie la sainte veille au pied de la sénèque tour sise sur blanche tarpéienne hissée treille taillée treillis de lianes de lierres loin des trépassés raz de mer raz d'eau trop trop de trop de mots trio haut trop haut trop tôt tri tri trie tes mots papillons de peau papilles papier peau noire Noir de grain de café de pluie de rire de lumière luz luz luz noir délire délice délie le délire du bien du beau luce luce luce délie-nous des lianes lianes de lianes de mer chant de voix voix d'avoine d'oliviers d'asphodèles cistes marines voix sans défaut d'elle d'aigle d'aile de nuages de mer de vagues de crêtes volubiles vols en volutes de nuit et cormorans encore pluie cendrée sans pleurs pluie pourprée de ris de vie sans pluie. Angèle Paoli D.R. Texte angèlepaoli |
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Irrésistiblement, je pense à Queneau
VI, Bibliothèque de la Pléiade, page 107, L'instant fatal :
"L'encrier noir au clair de lune
L'encrier noir au clair de lune
au clair de lune l'encrier noir
au clair de lune l'encrier noir
au pauvre poète a prêté sa plume
au pauvre poète a prêté sa plume
il fait un peu frais ce soir
au clair de la lune un encrier noir
sur le papier blanc a couru la plume..."
Rédigé par : Lémurien | 20 mai 2009 à 14:19
Plus chant filé à la Tzara qu'exercice de style à la Queneau (assez banal il faut le dire, même s'il est signé Queneau). Un texte d'une grande sensualité sonore (et musicale) qui parle à celui qui le détisse et le scande à haute voix...
Rédigé par : Yves | 21 mai 2009 à 10:14
D'autant que j'ai filé ce texte sur le pouce, samedi l'autre, temps de répétition géorgienne, au dos des feuilles de chants dont nous égrenions les syllabes. Aux fenêtres les rideaux mouvants aux coquelicots ; sur le buffet, les oeufs au chocolat noir de Pâques, et, assise parmi nous, Christiane qui croquait, silencieuse, la statuette d'Afrique, ornement majeur de cette symphonie d'un après-midi de partage.
Bien à toi,"Lémurien" sommeillant de Genève.
Rédigé par : Angèle | 21 mai 2009 à 10:51
J'ai Gherasim Luca dans l'oreille, sa tranche de langue, sa torture du mot...
(mais évidemment, chez toi, c'est plutôt frottements et caresses, la langue plantée dans l'or brut des terres)
Amitiés Angèle
On peut écouter Gherasim Luca ici
Rédigé par : johal | 22 mai 2009 à 11:22
Johal, merci à toi pour ta belle lecture, sensible à la corporéité de mon texte, travail sur les mots et les associations d'idées.
En réalité, je cherche sans savoir jamais, au juste, ce que je vais trouver sous l'archet.
Rédigé par : Angèle Paoli | 23 mai 2009 à 00:56
La liberté des associations c'est magique, serein, sensuel, ça se goûte, et même "filé sur le pouce", c'est une soierie dont on s'enveloppe.
Frederique
Rédigé par : frederique | 25 mai 2009 à 14:03