Ph., G.AdC
INLASSABLES...
Le chant crépite dans sa gorgée
friselis de froissement d’ailes
ferveur fébrile sous les feuilles
la vie fugitive doigts feutrés
inlassables les mélodies
comment mettre sous syllabes
en couleurs en notes en mots
les sons échappent dérobent leur sens
aux sentiments inépuisables
pépites d’or
les oiseaux et la tour
le cliquetis d’armes dans les meneaux
quatre notes sous silence
quatre notes sans portée
la même intensité insoluble
du désir bruissant d’herbes folles
le clocher égrène ses heures
chant de l’été frondaisons douces
l’immobilité du soleil
dans le chemin des branches
le mâle est-ce lui qui lance ses trilles
à la croisée
nul ne répond
si ce n’est un chien isolé dans son aire
vagues de chaleur le silence soudain
drosse le maquis
l’oiseau solitaire se tait
la tour oscille sous le ciel
pavois mouvant âge figé
dans les gemmes moussues
un milan plane
glanant des signes indicibles
les hauts tourbillons de cercles nus
un papillon danse blanc dans les cistes
corolles dépliées tendres frissons
les lansquenets de l’amiral
ferraillent en toi
Doria mystérieux épris
d’éclairs de sang de feu
tu dessines les chants d’ici
les lamenti émaillés
de graminées
de pleurs
de miel
Angèle Paoli, in Thαumα, Revue de philosophie et poésie, n° 6, « Oiseaux », La Compagnie des Argonautes, 1er trimestre 2010, pp. 46-47.
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Cette tour, au plus haut de nos combats, dressée comme mémoire au pays du vent et du feu, je l'ai dessinée pierre à pierre puis j'ai regardé planer l'oiseau, très haut, là-haut et je me suis fait aile sur son aile dans le grand ciel libre et serein... en écoutant le pas du chat noir sur le oud de Anouar Brahem...
Rédigé par : Christiane | 05 avril 2010 à 19:26
Magnifique Angèle,
Y a-t-il une sentinelle jamais pour la tour ?
Merci
Sylvie
Rédigé par : Sylvie Saliceti | 05 avril 2010 à 21:46
C'est comme un haiku...
Le passé est déjà un mystère car ses vestiges se mêlent au présent plein de vie.
Merci pour ce plaisir.
Rédigé par : Jérôme Capirossi | 06 avril 2010 à 07:44