![]() Image, G.AdC Feuilleton pédagogique à l’usage des lycéens Sur la demande réitérée de nombre de mes anciens élèves et au vu des courriers que je reçois ces derniers temps, j’ai pris l’initiative d'entreprendre (en exclusivité pour Terres de femmes) une lecture personnelle de l’une des œuvres au programme du baccalauréat (épreuve de français, Terminale L), en l’occurrence Les Planches courbes d’Yves Bonnefoy. Tout au long des semaines à venir, je mettrai régulièrement en ligne sur TdF les écrits qui font suite à cette lecture. Je remercie Guidu d'avoir si volontiers accepté d'illustrer chacun des épisodes d'un diptyque photographique, selon sa libre et riche imagination, mais cependant au plus près de l'esprit du texte de Yves Bonnefoy. N.B. Pour visualiser le plan détaillé de la lecture en cours, CLIQUER ICI.
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* Plan détaillé de la lecture des Planches courbes. Pour accéder à chacune des étapes de lecture, cliquer sur les chiffres romains soulignés. - Les Planches courbes (I) ; Divagations autour du titre du recueil. Un titre énigmatique. Dans le leurre des mots. - Les Planches courbes (II); LA STRUCTURE DE L'ŒUVRE. DANS LE LEURRE DES MOTS. PREMIER VOLET. 1. Ancrages ; - Les Planches courbes (III) DANS LE LEURRE DES MOTS. PREMIER VOLET. 2. Le retour d’Ulysse ; - Les Planches courbes (IV); DANS LE LEURRE DES MOTS. PREMIER VOLET. 3. L’impossible oubli. 4. L’avancée dans le rêve. - Les Planches courbes (V) ; DANS LE LEURRE DES MOTS. PREMIER VOLET. 5. Les trois acteurs du rêve. 6. De la fragilité de la voix. VOCABULAIRE PORTATIF. - Les Planches courbes (VI) ; DANS LE LEURRE DES MOTS. DEUXIÈME VOLET. 1. Le risque du « je ». 2. La « chimère retorse ». - Les Planches courbes (VII) ; DANS LE LEURRE DES MOTS. DEUXIÈME VOLET. 3. La promesse. 4. Prendre le risque. 5. « De la musique avant toute chose ». - Les Planches courbes (VIII) ; DANS LE LEURRE DES MOTS. DEUXIÈME VOLET. 6. La poésie, entre désespoir et espérance. - Les Planches courbes (IX) ; LA MAISON NATALE. APPROCHE. 1. Itinérance dans La Maison natale. 2. Petite fantaisie allégorique. - Les Planches courbes (X) ; LA MAISON NATALE. PREMIER POÈME. 1. Une arche de Noé sans vie. 2. Le vaisseau de la véranda. 3. La « sans-visage ». 4. Eurydice, est-ce toi ? 5. Le jeu des allitérations en « S ». 6. Ambiguïtés de la maison natale. - Les Planches courbes (XI) ; LA MAISON NATALE. SECOND POÈME. 1. Un décor de désastre. 2. Le jeu de glissement des images. 3. La rencontre. 4. De l’autre côté du « voile d’eau ». 5. Ambiguïtés du rêve. - Les Planches courbes (XII); LA MAISON NATALE. TROISIÈME POÈME. 1. Sur le seuil. 2. Une scène de conte. 3. L’échange. 4. L’énigme. 5. Le châtiment de Cérès. 6. La dérision de Cérès. - Les Planches courbes (XIII) ; LA MAISON NATALE. TROISIÈME POÈME. 7. Qui est Cérès ? 8. La Cérès de Adam Elsheimer et de Yves Bonnefoy. 9. Une quête éperdue. 10. Appel à la compassion et à l’amour. - Les Planches courbes (XIV). LA MAISON NATALE. QUATRIÈME POÈME. 1. Miroirs. 2. La collecte des souvenirs. 3. « Sur la route vide ». - Les Planches courbes (XV) ; LA MAISON NATALE. CINQUIÈME POÈME. 1. Les lieux du rêve. 2. Le ventre protecteur de la barque. 3. La montée de l’angoisse. 4. L’exil. - Les Planches courbes (XVI) ; LA MAISON NATALE. SIXIÈME POÈME. 1. Un espace de transition. 2. « L’avènement du monde ». 3. « Cet autre feu » ; - Les Planches courbes (XVII) ; LA MAISON NATALE. SEPTIÈME POÈME. 1. L’énigme du père. 2. Père et fils. 3. L’offrande. - Les Planches courbes (XVIII) ; LA MAISON NATALE. SEPTIÈME POÈME. 4. La parenthèse de la partie de cartes. 5. Interprétation personnelle ; - Les Planches courbes (XIX) ; LA MAISON NATALE. HUITIÈME POÈME.1. « La maison qui fut et rien de plus ». 2. Le face-à-face des parents. 3. Le père ; - Les Planches courbes (XX) ; LA MAISON NATALE. NEUVIÈME POÈME. Emboîtements poétiques : De Bonnefoy à Keats et de Keats à la Bible ; - Les Planches courbes (XXI) ; LA MAISON NATALE. DIXIÈME POÈME. 1. Le simple et les sens. 2. La troisième offrande. 3. « Les grandes voiles » rassembleuses ; - Les Planches courbes (XXII) ; LA MAISON NATALE. ONZIÈME POÈME. 1. Le « chemin » au « chardon bleu ». 2. La mort/La poésie ; - Les Planches courbes (XXIII) ; LA MAISON NATALE. DOUZIÈME POÈME. 1. Confrontations. 2. Naufrage de « beauté et vérité ». 3. Réhabilitation de Cérès ; - Les Planches courbes (XXIV) ; LES PLANCHES COURBES. 1. Continuité et diversité des Planches courbes. 2. Un récit entre mythe et merveilleux. 3. Le dialogue ; - Les Planches courbes (XXV) ; LES PLANCHES COURBES. 4. La question du père. 5. Les femmes, figures tutélaires du foyer. 6. Le passage du fleuve, une nécessité. 7. Le passeur christophore ; - Les Planches courbes (XXVI) ; LES PLANCHES COURBES. 8. L’épreuve de la paternité. 9. Le refus de la paternité. 10. La réalité contre le rêve. 11. La nature divine de l’enfant. 12. Le salut par la poésie. |
Lire/voir/écouter aussi : - (sur WebLettres) sélection des ressources en ligne consacrées aux Planches courbes ; - Colloque Bonnefoy (Sorbonne 2005) : Marie-Claire Bancquart, Professeur émérite à Paris-Sorbonne, « Mémoire personnelle et mémoire mythique dans Les Planches courbes ». Compte rendu de Simone Lopez. Cliquer ICI ; - (sur le site Université de tous les savoirs), écouter/voir la vidéo d'une conférence d'Yves Bonnefoy (La parole poétique) du 17 novembre 2000. Téléchargeable en Windows Media ou en Real Vidéo ; - Bio-bibliographie d'Yves Bonnefoy sur le site du Collège de France; - (sur le site du Scéren) écouter un entretien audio avec Yves Bonnefoy sur le recueil Les Planches courbes (16 décembre 2005, Collège de France); - (sur audible.fr) la voix d'Yves Bonnefoy, disant un extrait des Planches courbes (LA MAISON NATALE, IV, V, VI, VII, VIII, IX [extrait]). |
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Belle initiative qui, à mon avis, vu la perplexité des quelques lycéen(ne)s, pourtant doué(e)s, que je connais, a toutes les chances d'être utile ! ;)
Rédigé par : Alfred Teckel | 14 avril 2006 à 11:31
Pas seulement à l'usage des lycéens ton analyse, Angèle ! Ton étude va me permettre de relire avec plus d'attention Les Planches courbes... Je t'en remercie vraiment !
Rédigé par : nobody | 26 avril 2006 à 13:52
Superbe initiative Angèle! Je vais parcourir Les Planches courbes en suivant ta lecture, pertinente et intéressante, comme toujours avec toi. J'aime beaucoup ton approche et le langage que tu emploies, clair et précis. Merci pour tout cela... et tout le reste aussi, on ne le dit jamais assez !
Rédigé par : Marielle | 26 avril 2006 à 19:09
Marielle, Nobody, Alfred, merci à tous trois de votre soutien enthousiaste. Il y en a bien d'autres, cachés ça et là dans les courriers personnels. Cela me conforte dans cette entreprise délicate, que je conduis, jour après jour. La barque continue de tracer son sillon à l'avant de la proue. Je me prends à me laisser guider par le "passeur" invisible, dépliant patiemment avec lui les méandres de la mémoire dont je suis la captive consentante.
Rédigé par : Angèle Paoli | 29 avril 2006 à 12:01
Je m'embarque comme vous autres dans la confrontation de ma lecture des Planches courbes avec le travail d'analyse qu'Angèle nous propose ici.
Et je retrouve avant toute autre chose le plaisir de la lecture suivie ou commentée, plaisir presque oublié de mes années lycée mais sublimé par le pouvoir (avantage du temps qui passe) de savoir mettre sa propre lecture comme base de l'étude.
A noter le passage d'Yves Bonnefoy dans le nouveau centre culturel de la capitale Bretonne "Les champs libres" ce jeudi 10 mai. Malheureusement la rencontre affiche complet depuis plus d'une semaine, Mr Bonnefoy ayant limité à 150 le nombre de places.
Grande déception de ne pouvoir y participer.
Heureusement les références audio-visuelles citées ici et les pertinents commentaires d'Angèle devraient limiter ma frustration de ne pouvoir entendre parler le poète.
Rédigé par : Edith | 04 mai 2006 à 18:27
Merci, Edith, merci, mais je crois qu'entendre Yves Bonnefoy parler en direct de ses propres ouvrages, ça doit être une expérience irremplaçable. Voilà bien un homme que j'aimerais rencontrer. Et écouter ! Tellement il m'émeut et me bouleverse ! "Mais, Madame, peut-être que vous l'aimez ?" aurait dit une de mes anciennes élèves.
Rédigé par : Angèle | 05 mai 2006 à 00:05
Bonjour,
Merci pour votre aide précieuse.
De la part d'une élève de terminale L !
Rédigé par : Lili | 17 mai 2006 à 09:03
Bonjour Lili,
Je t'aurais bien répondu personnellement, mais ton adresse de messagerie est incorrecte.
Bonne journée,
Angèle Paoli
Rédigé par : Angele Paoli | 17 mai 2006 à 11:11
bonjour .. je suis en terminale literraire et ma professeur de littérature nous a donné un devoir portant sur le theme de la lumiere dans "dans le leurre des mots". j'ai beau chercher, les seules choses qui me viennent sont le rapport avec "l'espoir", "la quête de la vérité" et "lumière/vie, pénombre/mort" .. aurais-je oublié quelque chose ? auriez-vous de l'aide à m'apporter ?
Rédigé par : jennifer | 02 octobre 2006 à 20:43
Bonjour, je tenais à vous remercier car vous avez vraiment éclairé ma lecture des Planches Courbes. Votre blog est très bien réalisé et je m'en vais de ce pas le conseiller à mes camarades de terminale L.
Rédigé par : Brigitte | 14 janvier 2007 à 11:03
Merci pour cette aide précieuse :
J'ai vu un sujet de bac traitant d'un "nuage rouge", avez-vous une idée de ce que c'est ?
Je sais que Bonnefoy a écrit un livre de ce nom mais je ne vois rien qui s'y rattache dans Les Planches Courbes...
Merci encore.
Rédigé par : Mirissa | 01 février 2007 à 20:17
Juste une piste que vous pouvez aisément retrouver sur Internet.
Je vous cite un extrait de la conférence qu’a tenue Marie-Claire Bancquart à la Sorbonne : « Mémoire personnelle et mémoire mythique dans Les Planches Courbes » dans le cadre d’un Colloque consacré aux Planches courbes d'Yves Bonnefoy (14 septembre 2005) :
[Début de citation] « Dans le poème « une pierre » (p. 14), évoquant un présent (« Nuées, ce soir ») contemplant un passé (« Tout était pauvre »…), avec « La même étoffe rouge dégrafée », on pense aux réflexions de Bonnefoy dans son ouvrage consacré à la peinture, Le Nuage rouge, où il décrit Les Bergers d'Arcadie de Poussin. Le personnage féminin dans le tableau : c'est la femme « quand elle assure le rapport au monde d'un homme » . Un « nous » à deux, sans doute, qui reparaîtra dans la suite du texte. » [Fin de citation]
Rédigé par : Webmestre de TdF | 01 février 2007 à 21:21
Je viens d'apprendre que le prix Kafka a été remis à Yves Bonnefoy à Prague.
C'est mieux que rien, il méritait mieux notre poète pugnace... Il a une belle oeuvre derrière lui qui célèbre les poètes, les peintres et surtout la poésie.
Amicizia da lontano
Sergiacciu
Rédigé par : Serge Venturini | 31 octobre 2007 à 14:52
Ci-après un entretien [format RealAudio] que le poète vient d'accorder à Radio Prague.
Rédigé par : Webmestre de TdF | 04 novembre 2007 à 20:02
Vous dites au milieu de votre commentaire que le titre même de l'oeuvre, Les Planches courbes, est une figure métonymique de la barque, barque qui revient de nombreuse fois dans le recueil. Doit-on comprendre que partant de ce principe, Bonnefoy place son ouvrage sous le signe du concept, concept qu'il combat pourtant en se présentant comme étant un fervent défenseur de la présence, et qu'il annonce dès le titre l'incapacité de la poésie à atteindre cette présence et la victoire de la rationalité de l'homme sur sa capacité d'être au monde ?
Rédigé par : Buse | 27 février 2008 à 22:45
Pourquoi donc associer l'expression "figure métonymique" à la notion de concept ? La métonymie est un trope, un procédé parmi d'autres dont dispose le poète pour tenter de rendre compte partiellement d'un tout qui se dérobe (à la mémoire, à l'écriture...). L'image des planches courbes qui donne son titre au recueil est une image polymorphe, polysémique aussi. Elle échappe donc par sa nature au caractère figé du concept.
Rédigé par : Angèle Paoli | 04 mars 2008 à 13:30
Bonjour,
Mon bac littéraire remonte à deux ans maintenant, et je n'ai pas cessé de lire Yves Bonnefoy depuis. Je ne connaissais pas le poète, je connais maintenant aussi bien le traducteur et l'essayiste d'art (étant à présent à l'École du Louvre, ses textes théoriques sont aussi précieux que ses poèmes). La professeur de français de la première Littéraire nous avait conseillé de lire les quatre œuvres au programme pendant l'été, ce que j'ai fait. Je connaissais déjà Diderot, Ovide & Perrault mais pas ce monsieur... énorme surprise. J'ai ressenti (peut-être est-ce tout à fait erroné, je ne suis pas une spécialiste de la poésie) une similitude avec le poète de la nature René-Guy Cadou que j'aime beaucoup aussi, mais jusqu'à présent je n'avais jamais eu un tel ressenti en face de vers ou de prose. J'aime la poésie en règle générale, j'en écris un peu (si peu...) mais ce choc-là... lu trois fois en une soirée d'été, le recueil des Planches Courbes a illuminé mon année scolaire. Je le connais encore aujourd'hui par cœur, j'ai écouté M. Bonnefoy réciter ses textes, j'ai lu quelques-unes de ses traductions de Shakespeare, sa présentation des haïkus, quelques-uns de ses autres recueils de poésie, ses écrits sur la peinture. D'une façon très prosaïque, il m'a apporté une excellente note au bac de littérature. J'étais tellement émue de pouvoir composer à un examen national sur ce poète que j'en ai pleuré sur ma copie avant d'écrire avec frénésie des tartines de lettres... D'une manière ou d'une autre, ses écrits ont transformé ma vie. Je relis régulièrement le recueil L'encore-aveugle et, évidemment, Les Planches Courbes ; j'ai l'absolue certitude d'avoir fait le bon choix en m'orientant vers l'histoire de l'art mais je regrette toujours un peu, depuis trois ans maintenant, l'abandon de l'étude des lettres classiques et de la poésie... ce qui ne m'empêche pas d'en dévorer toujours autant et de convertir des personnes à la poésie de M. Bonnefoy. Merci à l'auteure de ce site que l'on parcourt avec plaisir, et merci à Yves Bonnefoy qui ne passera sans doute jamais par ici & à qui je dois énormément.
Rédigé par : Maïwenn Pellerin | 02 décembre 2009 à 10:26
Merci de ce beau témoignage. Peut-être êtes-vous plus nombreux qu'on le dit à avoir pu apprécier durablement l'immense poète qu'est Yves Bonnefoy. Bonne chance à vous à l'Ecole du Louvre.
Si vous avez l'occasion de passer par Marseille, le Musée Cantini propose jusqu'au 3 janvier une admirable exposition qui devrait vous intéresser: "De la scène au tableau".
Rédigé par : Angèle Paoli | 07 décembre 2009 à 17:33