Source LABORINTUS II (estratto) proprium opus humani generis totaliter accepti est actuare semper totam potentiam intellectus possibilis: per prius ad speculandum et secundario propter hoc ad operandum per suam extensionem et quia quemadmodum est in parte sic est in toto et in homine particulari contingit quod sedendo et quiescendo prudentia et sapientia ipse perficitur patet quod genus humanum in quiete sive tranquillitate pacis ad proprium suum opus quod fere divinum est iuxta illud «minuisti eum paulo minus ab angelis» liberrime atque facillime se habet unde manifestum est quod pax universalis est optimum eorum que ad nostram beatitudinem ordinantur hinc est quod pastoribus de sursum sonuit non divitiae non voluptates non honores non longitudo vitae non sanitas non robur non pulchritudo sed pax LABORINTUS II (extrait) l’œuvre propre du genre humain pris dans son ensemble est de transformer sans cesse en acte toute la puissance possible de l’intellect : en premier lieu pour spéculer et en deuxième lieu opérer en conséquence pour son extension et puisqu’il en va ainsi du tout comme de ses parties et qu’il advient à l’homme particulier qui sait s’asseoir et se reposer de s’accomplir lui-même par prudence et sagesse il est clair que le genre humain dans le repos c’est-à-dire tranquillité de la paix trouve très librement et facilement à se donner à son œuvre propre laquelle est presque divine selon la parole « à peine le fis-tu moindre que les anges » d’où il est évident que la paix universelle est la meilleure des choses ordonnées pour notre béatitude d’où vient que des hauteurs retentit aux bergers non pas richesse ni voluptés ni honneurs ni longueur de vie ni santé ni force ni beauté mais paix Edoardo Sanguineti, Laborintus II, Revue littéraire L’Ours Blanc, n° 6, éditions Héros-Limite, 1205 Genève, mars 2015, pp. 14-15. Traduction française de Vincent Barras. _____________ NOTE DU TRADUCTEUR (extrait) : le poème Laborintus II est constitué d’un montage complexe de passages tirés de l’Ancien et du Nouveau Testament, des Étymologies d’Isidore de Séville, de la Vita Nova, du Banquet, du traité De la Monarchie et de l’Enfer de Dante, de commentaires médiévaux sur la Divine Comédie de Benvenuto da Imola et de Pietro Alighieri, fils de Dante, des Cantos d’Ezra Pound, des Four Quartets de Thomas S. Eliot, mêlant ces fragments composés en des langues diverses à des extraits de ses propres recueils Laborintus (1954) et Purgatorio de l’Inferno (1963) ainsi qu’à des parties originales. Loin d’être un simple collage de citations, un banal syncrétisme, ce poème impose le principe d’un décalage et d’une confrontation généralisée : entre les différentes langues utilisées, entre l’emploi du latin, langue « morte » et « liturgique », et celui des langues vivantes, entre la langue de Dante et l’italien contemporain, entre les blocs sémantiques juxtaposés avec leurs inflexions contradictoires, entre les niveaux phonétique et typographique. En résulte une écriture âpre et tendue, instrument organisateur du discours poétique à l’énergie éruptive et chaotique, une écriture servie, qui plus est, par la disposition typographique rigoureuse, entendue comme une prosodie spatiale. |
EDOARDO SANGUINETI Image, G.AdC ■ Edoardo Sanguineti sur Terres de femmes ▼ → Ballade des femmes → Corollaire (lecture de Marie Fabre) → [ma come siamo, poi, noi ?] (extrait de Corollaire) → je t’explore, ma chair → Wirrwarr → 18 mai 2010 | Mort d’Edoardo Sanguineti ■ Voir | écouter aussi ▼ → (sur le site de Jacques Demierre) Edoardo Sanguineti | Luciano Berio, Laborintus II (interview de Vincent Barras & Jacques Demierre + concert du mardi 15 janvier 2013 par Vincent Barras & Jacques Demierre, Ensemble Contrechamps, Ensemble Séquence) → (sur le site Luciano Berio) Laborintus II (note de Luciano Berio) → (sur YouTube) Edoardo Sanguineti | Luciano Berio, Laborintus II (concert du 30 septembre 2009 à la Cité de la Musique) → une bio-bibliographie d'Edoardo Sanguineti sur le site du cipM (centre international de poésie Marseille) → (sur YouTube) une interview d’Edoardo Sanguineti (Source : Feltrinelli editore) |
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