Image, G.AdC 1. (e:eh!); è nascosta; e devo dire, e voglio (per intanto) dire; (e per emozione): eh!; dire: eh, meine Wunderkammer! mein Rosenfeld!; (corno di unicorno!); (cercando (per esempio) l’exaltation vague); e scendendo (il 22 aprile) per Rue Royale, poi per Rue du Bois; e devo dire: tu sei un granchio (per insinuazioni) petrificato; e: è nascosta (nevrotico stigma) dentro la mia bocca; (e la cosa è incominciata); (…); (forse, veramente); (non ricordo, di preciso, quando, nemmeno); e tu sei un camaleonte (per inibizioni) secco; nascosta sopra la mia lingua; (ma la cosa); (…); (ma quella notte, non la racconto) (…); (e scendendo verso Rue de la Montagne, verso il Marché aux Herbes, cercando); nascosta così, a scavare; a scavare qui; (eh!) e a scavare qui, sempre (cercando); cercando (eh! qui!); nella mia bocca, nella mia lingua: questo grotesque: questo grotesque triste: scrisse : è del capricorno? è tornato (più ardente di prima); (era un frammento di conversazione); poi scrisse: nel caso che; e sopra: nel caso che LUI fosse (e: nel caso che LUI); e sotto: nel caso (e: nel; e: ne; e: n); e: in tormento; (e per incutere terrore: (disgusto, forse); nelle ragazze, anche); e il 24 febbraio scrisse: je ne pense plus; perchè tu sei una mosca, un ragno (in gelatina); (in un pezzo, in confusione, d’ambra); PS. in realtà trattasi di SAG (e qui, eh! qui segue una lunga linea, una freccia); (una lingua); (oscena); ittari; e: O (una ciambella deforme che termina nella pagina (oscena); nella pagina seguente); je ne médite plus; perché scrisse (: e tu sei un teatro anatomico): vedi E3 sopra la carta (ma pensa 6D, con il Parc d’Egmont, nella notte, e con il conservatorio, e con l’albergo stesso d’Egmont, e con tutto, insomma, con tutto); e perché scrisse: j’écris; (e: j’écris encore); (e:j’écris moins); encore moins:
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1. (et : eh !) ; elle est cachée ; et je dois dire, et je veux (entre-temps) dire ; (et sous le coup de l’émotion) : eh ! ; dire : eh, meine Wunderkammer ! meine Rosenfeld ! ; (corne d’unicorne !) ; (cherchant (par exemple) l’exaltation Vague) ; et descendant (le 22 avril) la Rue Royale, puis la Rue du Bois ; et je dois dire : tu es un crabe (par insinuations) pétrifié ; et : elle est cachée (stigmate névrotique) dans ma bouche ; (et la chose a commencé) ; (…) ; (peut-être, vraiment) ; (précisément, je ne me souviens pas, pas même quand,) ; et tu es un caméléon (par inhibitions) sec ; cachée sur ma langue ; (mais la chose) ; (…) ; (mais cette nuit, je ne la raconte pas) (…) ; (et descendant vers la Rue de la Montagne, vers le Marché aux Herbes, cherchant) ; cachée ainsi, à creuser ; à creuser ici ; (eh !) ; et à creuser ici (cherchant) ; cherchant (eh ! ici !), dans ma bouche, dans ma langue : ce grotesque : ce grotesque triste : il écrivit : est-il du capricorne ? il est revenu (plus ardent qu’auparavant) ; (c’était un fragment de conversation) ; puis il écrivit : dans le cas où ; et au-dessus : dans le cas où LUI était (et : dans le cas où LUI) ; et au-dessous : au cas (e : au ; et : en ; et : n) ; et : en tourment ; (et pour inspirer de la terreur : (du dégoût, peut-être) ; chez les filles aussi) ; et le 24 février il écrivit : je ne pense plus ; parce que tu es une mouche, une araignée (en gélatine) ; (dans un morceau, en fusion, d’ambre) ; P.S . en réalité il s’agissait de SAG (et ici, eh ! ici fait suite une longue ligne, une flèche) ; (une langue) ; (obscène) ; ittari ; et : O (un savarin difforme qui finit sur la page (obscène) ; à la page suivante) ; je ne médite plus ; parce qu’il écrivit ( : et tu es un théâtre anatomique) : voir E3 au-dessus de la carte (mais pense 6D, avec le Parc d’Egmont, dans la nuit, et avec le conservatoire, et avec l’hôtel d’Egmont lui-même, et avec tout, bref, avec tout) ; et parce qu’il écrivit : j’écris ; (et : j’écris encore) ; (et : j’écris moins) ; encore moins :
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EDOARDO SANGUINETI Source ■ Edoardo Sanguineti sur Terres de femmes ▼ → Ballade des femmes → Corollaire (lecture de Marie Fabre) → Laborintus II (extrait) → [ma come siamo, poi, noi ?] (extrait de Corollaire) → je t’explore, ma chair → 18 mai 2010 | Mort d’Edoardo Sanguineti → 4 juillet 1969 | L'Orlando Furioso mis en scène par Luca Ronconi (interview d’Edoardo Sanguineti) ■ Voir aussi ▼ → (sur cairn.info) Edoardo Sanguineti (1930-2010). Niva Lorenzini, Jacqueline Risset, traduit de l’italien par Martin Rueff, in Po&sie 2010/1-2 (N° 131-132), pp 3-11. |
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Joli défi que cette traduction !
Rédigé par : Nathalie Vuillemin | 19 mai 2010 à 08:16
Quelle rythmique et quelles sonorités!
J'ignorais que cela fut possible d'écrire ainsi, pour le dire.
J'aime déjà.
Buon viaggio, Edoardo.
Rédigé par : monic | 20 mai 2010 à 07:14
Il écrit contre les mots, malgré les mots, sans les mots... et ça écrit à sa place par-dessus son halètement, son innommable. On passe la limite, le mur du son. Il nous faut nous déplacer aussi vite pour l'entendre... la vie.
Rédigé par : christiane | 20 mai 2010 à 11:56