Portrait de Emily Dickinson
Image, G.AdC
LETTRE À THOMAS W. HIGGINSON
Merci, cher ami, pour ma « Nouvelle Année », mais ne me l’avez-vous pas accordée ? Si votre Élève avait la permission de façonner la vôtre, elle serait peut-être trop belle. Enfant, je courais toujours Chez moi auprès de l’Effroi, s’il m’arrivait quelque chose.
C’était une Mère terrible, mais je la préférais à aucune.
Il m’est resté ce refuge après votre départ l’autre jour.
À votre Venue fugace il est beau de penser.
Comme au Coupé de l’Abeille ― en Musique disparu.
Si avec l’Abeille vous reveniez, quel Commerce de Midi !
La Mort obtient la Rose, mais la Nouvelle du Mourir ne
va pas plus loin que la Brise. L’Oreille est le dernier Visage.
On entend après que l’on voit.
Quoi vous dire en premier m’est toujours Désarroi.
Rencontrant un Oiseau ce Matin, j’ai commencé par
fuir. Il l’a vu et s’est mis à chanter.
Fondant sur ce résultat solitaire
Son Dédain infini
Mais le vainquis par ma Défaite ―
Et la Victoire périt.
Je lirai le Livre.
Merci de me l’avoir signalé.
Les « Lis des Champs » sont les « Bouquets » de Cléopâtre.
Je relisais « Oldport ».
Les plus grands durent, comme la Nature.
Est-ce vous qui êtes venu ?
Un vent qui éveillait une solitaire Volupté
Houle de la Séparation
À l’Invisible rendue
Dans une Arctique intimité.
Emily Dickinson, Lettres au maître, à l’ami, au précepteur, à l’amant, Éditions José Corti, 1999, page 135. Traduit et présenté par Claire Malroux.
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