Portrait de Béatrice Libert
Image, G.AdC
Je fus ta Maison, mon fils. Je demeure ton chemin. Clarté où tu viens boire, où la nuit est sans âge et le jour sans regret. Je suis la porte et la fenêtre que ta joie ouvre à deux battants. Il n'entre en moi nul éclair. Cependant, il m'arrive encore d'héberger, en mon ventre, le souvenir de tes frissons et de tes fièvres.
A ton tour, maintenant, de me porter en toi, dans tes yeux, par ta voix, sous tes traits où se devine ton ascendance.
Elle ne sera jamais bien loin, cette maison qui fut la tienne. Inaccessible désormais, île rêvée, caverne ensevelie que je porte, triomphante, comme un berceau parfait jusqu'à la tombe.
Béatrice Libert, Être au monde, Éditions de la Différence, 2004, page 91.
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