https://terresdefemmes.blogs.com > VISAGES DE FEMMES

« Retour à VISAGES DE FEMMES

Anna de Noailles

Anna de Noailles

Portrait de Anna de Noailles
Image, G.AdC


                                         PLAINTE

Mets les mains sur mon front où tout l’humain orage
        Lutte comme un oiseau,
Et perpétue ainsi qu’au creux des coquillages
        Le tumulte des eaux.

Ferme mes yeux afin qu’ils soient clos et tranquilles
        Comme au fond du sommeil,
Et qu’ils ne sachent plus quand passent sur la ville
        La lune et le soleil.

Parle-moi de la mort, du songe qu’on y mène,
        De l’éternel loisir,
Où l’on ne sait plus rien de l’amour, de la haine,
        Ni du triste plaisir ;

Reste, voici la nuit, et dans l’ombre croissante
        Je sens roder la peur ;
Ah ! laisse que mon âme amère et bondissante
        Déferle sur ton cœur...


Anna de Noailles, Le Cœur innombrable, poèmes, Calmann-Lévy, 1901, pp. 157-158.


Voir aussi :
- (sur Terres de femmes) 15 avril 1900/Parution du poème « Bittô » de Anna de Noailles ;
- (sur Terres de femmes) 30 mai 1901/Récitation de « L’Offrande à la Nature » de Anna de Noailles par Sarah Bernhardt ;
- (sur Terres de femmes) 21 juin 1927/La comtesse Greffulhe et Anna de Noailles.


Retour au Sommaire de la galerie
Voir aussi l' index général des auteurs.

» Retour Incipit de Terres de femmes

Lien permanent