https://terresdefemmes.blogs.com > VISAGES DE FEMMES

« Retour à VISAGES DE FEMMES

Gabriela Mistral

Gabriela Mistral

Portrait de Gabriela Mistral
Image, G.AdC


AUSENCIA

« […] Me voy de ti con tus mismos alientos :
Como humedad de tu cuerpo evaporo ;
Me voy de ti con vigilia y con sueňo,
Y en tu recuerdo más fiel ya me borro.
Y en tu memoria me vuelvo como esos
Que no nacieron en llanos ni en sotos.

Sangre sería y me fuese en las palmas
De tu labor, y en tu boca de mosto.
Tu entraňa fuese, y seria quemada
en marchas tuyas que nunca más oigo,
¡ y en tu pasiόn que retumba en la noche
como demencia de mares solos !

¡ Se nos va todo, se nos va todo ! »





ABSENCE

« […] Je te quitte et m’en vais avec ta propre haleine ;
je suis la moiteur de ton corps qui s’évapore .
Je te quitte et m’en vais avec sommeil et veille,
et dans ton souvenir le plus clair je m’efface .
Et je deviens dans ta mémoire comme ceux
Qui dans les plaines et les bois ne sont pas nés.

Serais-je sang et je m’en irais dans les paumes
de tes mains au travail, dans ta bouche de moût.
Serais-je tes entrailles, je serais brûlée
dans tes pas que jamais, plus jamais, je n’entends,
et dans ta passion qui tonitrue dans la nuit
comme dans leur démence les mers esseulées.

Oui, tout nous quitte, tout nous quitte ! »

Gabriela Mistral, Coupe d’Arbres in D’Amour et de désolation (anthologie), Orphée/La Différence, 1989, pp.108-109-110. Traduit de l’espagnol (Chili) par Claude Couffon.



Retour au Sommaire de la galerie
Voir aussi l' index général des auteurs.

» Retour Incipit du blog

Lien permanent