Portrait d'Amina Saïd
Image, G.AdC
« je n’existe dit le vent
que par ma folie
le sable dans mes veines
est rouge
preuve de vie
l’oiseau en mes courants
est mené par mon souffle
je loge en la plus haute tour
berce le fruit prolixe
de vos jours doux-amers
je ranime l’éternelle flamme
pousse les océans vers la terre
rien ne m’arrête
je suis le même en chaque lieu
sous d’autres noms on me révère
l’écho
naît de la vibration qu’il engendre
et moi colportant l’écho
sur le silence je prends
ma revanche
j’anime le cerf-volant des âmes
car l’âme vit
à tous les étages du monde
le temps du rêve est sa demeure
d’où elle sourit aux étoiles
qu’elle croit s’absenter
veille le fil tendu »
Amina Saïd, De décembre à la mer, Clepsydre/Éditions de la Différence, 2001, pp. 22-23.
« De loin je suis venue et je dois aller loin »
Kathleen Raine, Isis errante
« je dois marcher longtemps encore
embrasser l’espace intérieur
m’élever de cercle en cercle
murmurer ce qu’il y a en moi
de plus pur que l’amour de plus nu
que la vie de plus vaste que la mort
je dois marcher longtemps encore
naître vivre mourir revivre
chaque instant de ma naissance
à mes renaissances survivre
au désir immense de la terre et du ciel
à celui que j’ai de ton corps
je dois marcher longtemps encore
pour arriver jusqu’à toi
attendre un nouveau printemps peut-être
car je ne sais aimer
que dans le temps de la lumière
les yeux fixés sur une autre forme de soleil »
Amina Saïd, La Douleur des seuils, Clepsydre/Éditions de la Différence, 2002, page 45.
Voir aussi
- l’élan le souffle le silence
Retour au Sommaire de la galerie
Voir aussi l' index général des auteurs.