< Poésie d'un jour
Palestine Sunrise: photo de Harry Szpilmann / source
Poème,
mer ventilant les ajours
de chaque vertige et de tout vacillement.
Des syllabes de sable,
des syllabes de rien,
des syllabes de vent
pour dénouer ton corps,
pour rapiécer ton sol
et composer ton ciel –
ainsi le souffle dissolvant
la nuit enchâssée dans ta voix.
De dénuement en dénuement,
quelle part vivante
n’aspire à embrasser
sa raison d’être
dans le noyau scindé
de la lumière ?
Par les blés fauves qui sèment
leurs poudroiements en nos regards,
par les ruisseaux qui pulsent
et gravent leur musique en nos corps,
par les soleils qui tanguent
et percent au solstice des soupirs,
par les oiseaux qui fertilisent
nos lèvres d’indicible,
par la parole qui offre
et le silence qui restitue,
la toute-présence se fend
d’une grâce à révoquer la mort.
Ainsi l’oiseau
forgeant ses espaces praticables
déjà l’horizon qui délie,
dedans la lumière qui relie,
et tout au long
de l’azur qui enivre –
vivre.
Harry Szpilmann, « Été 2020 » in La vie fragile, Le Taillis Pré, 2025, pp.46, 47, 48, 49, 50.
♦ Voir des photographies de Harry Szpilmann ♦ → Flickr
Harry Szpilmann (pseudonyme de Kévin Noël) est né en 1980.
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