<<Poésie d'un jour
" je cueille une eau prise dans les herbes"
Photo : G.AdC
II.
je suis le fond ouvert d’une mémoire
neuve et verte
croissant
où remue le halo des tiges
le buisson de mes mains
percées dessous le front nos branches
contiguës
*
contre-jour d’herbes
je cueille mon jardin plus loin
je cueille une eau prise dans les herbes
toujours ailleurs et d’un jardin à l’autre aujourd’hui le verger
j’accroupis ma hauteur aux tempes
visage de l’herbe
l’argent de ces figures
baigne
sans la parole
je cherche l’écriture ouverte de mon temps
je cherche sous l’argent le bois de ce verger
son os
comme argent
ce qui nous remémore à l’avant de nous-mêmes
ce lien comme transit
force de notre dos
force d’être venus à l’avant exaucer la trame de nos draps
traces ou centre
l’oubli
peut-être l’autre espace depuis cet espace même
avec
ce qu’il y a
ou même justement
l’autre moyen
l’herbe neuve
comme de l’intérieur des choses la limite où se poursuit le centre
où nous passons plus loin que le corps des lignées cet axe nous le sommes
plus loin
à notre marge
où surgir apparaît ici comme de là dans ce jus à nos paumes
Marie Tavera, « Je cueille mon jardin plus loin » in Dépaysage(s), suite lacunaire,
Couverture et illustrations, dessins©Marie Tavera, Poésie, Éditions Musimot 2025, pp.48, 49, 50, 51.
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