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Portrait et autographe de De Gongora / source
v.223-258 Bajaba entre sí el joven admirando,
armado a Pan o semicapro a Marte,
en el pastor mentidos, que con arte
culto principio dió al discurso, cuando
rémora de sus pasos fué su oído,
dulcemente impedido
de canoro instrumento, qu pulsado
era de una serrana junto a un tronco,
sobre un arroyo, de quejarse ronco,
mudo sus ondas, cuando no enfrenado.
Otra con ella montaraz zagala
juntaba el cristal líquido al humano
por el arcaduz bello de una mano
que al uno menosprecia, al otro iguala.
Del verde margen otra las mejores
rosas traslada y lilios al cabello,
o por lo matizado o por lo bello,
si Aurora no con rayos, Sol con flores.
Negras pizarras entre blancos dedos
ingenïosa hier otra, que dudo
que aun los peñascos la escucharan quedos.
Al son pues deste rudo
sonoroso instrumento
-lasciva el movimiento,
mas los ojos honesta –
altera otra, bailando, la floresta.
L’étranger descendait admirant à part soi
-Pan armé, Mars à-demi chèvre-
le berger fallacieux de qui la grâce
donnait à ses propos si bel exorde, quand
s’embarrassa son pas dans son ouïe
doucement entravée
par le sonore instrument dont jouait
une enfant des montagnes sous un arbre,
près d’un ruisseau enroué de se plaindre,
ses ondes, sinon tout immobiles, muettes.
Avec elle, une autre fille des montagnes
unissait au cristal humain celui de l’eau
par le splendide aqueduc d’une main
qui, dépréciant l’un, rivalise avec l’autre.
Du vert rivage une autre à ses cheveux
donne les roses les meilleures et les lys,
pour la beauté ou l’irisation,
Soleil en fleurs ou Aurore en rayons.
D’ardoises noires entre ses doigts blancs
si ingénieuse une autre joue que je doute
si le roc même impassible l’écoute.
Puis, au son de ce rude
et sonore instrument
-lascif le mouvement,
mais honnêtes les yeux –
une autre altère en dansant la forêt.
Antonio del Castillo y Saavedra (1616-1668),
Le Songe de saint Joseph,
huile sur toile 46x36cm(détail), vers 1650.
Musée des Beaux-Arts de Cordoue.
Luis De Gongora, « Solitude I », Soledades, Les Solitudes, Traduction de Philippe Jaccottet, Le bruit du temps, 2024,pp.68, 69.
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