<<Poésie d'un jour
© Gerard Lacz / Rex Featu/REX/SIPA
Je garde dans mon rêve la mue d’un serpent.
Je me tiens debout en guerrier immobile.
J’ambre,
comme le font les enfants
qui grimpent si facilement
dans l’arbre du sommeil.
Je suis de la maison du songe,
avec grande pratique de lémuriens et de varans.
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J’ai le cheminement
lent lent
lent de ces animaux
qui ont vu croître la terre
ceux du clan de la lave tiède
si sûrs de leur merveille.
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J’ai toujours avec moi quelques cônes d’enfance
que je fais brûler contre ton corps. (p.195)
**
La mémoire filtre la boue des fleuves.
Les horloges ne parviennent plus à entrer dans le temps,
à peine se glissent-elles dans un doigt.
On répète alors de très petits gestes :
un alphabet pour l’ongle
datation du vivant par résonance
de l’os et de l’épine.
On attend l’extraction physique d’un monde et d’une âme
qui seraient contenus dans les nôtres.
Francis Coffinet, Je suis de la maison du songe, Éditions Unicité 2020, pp.17, 71, 195, 203.
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