<< Poésie d'un jour
"Le goéland s’attarde sur le rocher brun"
Saison d’exil, blanc jardin de Loire,
Trouver les lettres de feu, rues de mémoire.
Auberge de résistance et de silence,
Entre les réverbères passe un visage.
Un château dans la nuit, une prison de poète,
Et les terres traversées comme en rêve.
Au matin de brumes s’ouvrent les garennes,
Le geste lent de la houe défriche les heures.
Moulins des eaux vives, couleurs d’hommes,
Frapper à la porte des brûlantes mélodies.
Etangs voilés, landes d’aventure,
Un oiseau brun s’élève des roseaux.
***
Porte intérieure, c’est l’automne,
Des feuilles tombent, brun, ocre,
Dans la forêt de Brocéliande,
Ajoncs et fougères, chênes de légende.
Porte des secrets, Graal des demeures,
Tu cherches la coupe verte, fidèle,
Vieillards et enfants longent l’étang bleu,
Et le soleil du soir apaise les rochers.
Brumes de résistance, écluses et péniches,
L’aventure du matin est poème sans fin,
Chemin de halage, feuillages d’eaux,
Horloge à l’embrasure, terres et ciel.
***
Vents, vent fort, forteresse du temps.
C’est le sentier des ajoncs, des blanches maisons.
Le goéland s’attarde sur le rocher brun,
Sémaphore, des témoins, et les vagues sans fin.
Locmaria, et la place, le chemin de mer,
Havre d’heure pure, lumière du printemps.
Dans l’auberge vont et viennent des étrangers,
Aiguade, renaitre dans la mélodie d’Orient.
Bleu-vert, bleu clair, des voiliers reviennent,
Bruyère vagabonde, landes de légende.
Le sextant près de la page blanche, et la soif,
Allée de lumière, jardin près de la mer.
Bernard Grasset, « Voyage III » (2009-2018) in Et le vent sur la terre des hommes, Vignette de couverture Isabelle Clément,
Éditions Henry, La main aux poètes, La rumeur libre Éditions, 2024, pp.15, 29, 39.
BERNARD GRASSET
■ Sur Terres de femmes ▼ → Fontaine de Clairvent, Quatrains des saisons, Illustrations d’Isaure, Éditions Au Salvart 2023
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