<< Poésie d'un jour
Katie Peterson / source
Earth
When I was a little girl, all the time,
people asked me why I was sad
I befriended a slug the same size
as my finger, but colder.
I followed the sound of my mother’s keys.
When they went dark places, I hid.
My father brought baby roses
home for my mother : an anniversary.
I was sure they were for my teacher,
who held my hand when I wrote
the alphabet, but said good work
like what I did was mine.
In a warm climate, a longing for rain
came to me immediately.
Answering no question,
I was trying to be what they saw.
Terre
Quand j’étais petite, tout le temps,
on me demandait pourquoi j’étais triste.
Je fis d’une limace une amie, la même taille
que mon doigt, mais plus froide.
Je suivais le bruit des clefs de ma mère.
Si elles s’éclipsaient en lieux sombres, je me cachais.
Mon père rapporta à la maison des roses en boutons
pour ma mère : un anniversaire.
J’étais sûre qu’elles étaient pour mon institutrice,
qui me tenait la main quand j’écrivais
l’alphabet, mais me disait bon travail
comme si j’inventais tout.
Dans des climats chauds, le désir de pluie
me venait d’instinct.
Ne répondant à aucune question,
je tentais d’être ce qu’ils voyaient.
Katie Peterson, « III Rendre compte » in Douceur en plein visage, Traduit de l’anglais (États-Unis) par Aude Pivin, Préface de Louise Glück,
Édition bilingue, D’une voix l’autre, Cheyne éditeur 2024,pp.70,71.
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.