<< Poésie d'un jour
′ Ανέβαινα πάλι τόν δρόμο
̛ Ανέβαινα πάλι τόν δϱόμο τόν παληό
Φοϱτωμένο μέ δλες τίς μνήμες
εхείνων τής άνάγхης
хαί τής έγνοιας μου.
̛ Ανέβαινα πάλι σιγά τόν παληό
πού εδειχνε τότε τό χρέος τό μέγα
νά περψένετ βιαστιхό.
Νά σωθεΐ ή ζωή
Je gravissais encore le chemin
Je gravissais encore le chemin
chargé de tous les souvenirs,
ceux de ce qui m’est nécessaire
et qui m’inquiète.
Je gravissais encore sans bruit le vieux chemin
qui montrait alors le grand devoir
attendu avec hâte.
Que soit sauvée la vie !
Terre où je t’ai cherché
Terre où je t’ai cherché et aimé,
quelque frondaison toujours me recouvre
d’ombre
et les fruits de ton arbre
distribuent les attiques couleurs.
Terre où j’ai pour toi souffert,
les larmes de mon âme
coulaient au-dessus des flammes du pin,
cherchaient refuge
en compagnie du rossignol
pauvre aussi de la douloureuse dissonance
du néant.
Jeanne Tsatsos, « Lumière dans l’obscurité » in Paroles du silence suivi de « Lumière dans l’obscurité », Traduction du grec moderne, présentation et notes par Bernard Grasset, Éditions Ekdotikê Athênôn (Paroles du silence) et Astrolabos (Lumière dans la nuit), Le Bois d’Orion (pour la traduction française), 2024, pp.134,135,136,137.
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« Jeanne Tsatsos Séfériadès est née le 4 janvier 1902 à Smyrne en Ionie. La perte de l’ancestrale terre grecque d’Ionie en 1914 fera d’elle une enfant déracinée. Cette perte fut pour elle et ses proches une tragique épreuve. Elle n’oubliera pas sa maison natale où une veilleuse, près d’un chandelier, restait éclairée jour et nuit. S’il lui arrive de revenir séjourner l’été sur ces terres jusqu’en 1921, c’est à Athènes qu’il lui faudra reprendre racine, c’est à Athènes que sa passion pour la Grèce s’épanouira…. (p. 203)
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« La poésie de Jeanne Tsatsos est une poésie de la recherche, du questionnement. Pourquoi nous est donnée l’existence terrestre ? " Que vouloir, où vais-je ? "et " qui suis-je" s’interroge la poétesse dans Lumière dans l’obscurité ("L’expression de l’instant). Quel est le sens de notre vie, de ma vie. Une soif creuse le temps de l’existence poétique. Insatiable soif. Soif de lumière. Et les mots de se faire écho de cette recherche passionnée, sans fin. "Je cherche tes traces " - "Je te recherche dans les hivers sans fin " (Paroles du silence… » (p.7)
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