<<Poésie d'un jour
" ...au seuil du Temple..."
Voici des arbres, voici des fruits
Avant la morsure du monde
Vivre dans cette ombre
Où germent nos murmures.
Vois-tu,
Vois-tu ce très haut ?
Il n’y a qu’ici, peut-être,
Où nous pourrons vivre.
Renaître, toujours, ni solitaire.
Longeons la rivière.
N’est-ce pas ici, ami, que tu me conduisais ?
Ombre merveilleuse,
ombre de lumière,
ressaisis nos corps,
Splendides et vieillissants.
Au moment où je retrouve le rivage,
cet arbre
à l’ombre franche…
Sur cette misère de la pierre
Je rebâtirai
l’atelier du poème
comme au seuil du Temple
un nouveau jour …
Le poète est l’araignée miraculeuse :
Sa toile abrite les éclats du soleil,
L’aurore y a élu séjour
Et le crépuscule y jette ses derniers rayons,
Chaque fil est une corde de la lyre
Où les dieux éternels ébauchent une harmonie,
Et les mouches du désespoir tournoient
Puis finissent par mourir étouffées par la soie
De la toile tissée si finement
Qu’on dirait d’une reine Grecque l’immortel ouvrage.
Guillaume Dreidemie, « Retour » in Le matin des pierres, La rumeur libre 2023, pp.70, 71, 72, 73, 74.
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