<<Poésie d'un jour
Les Nymphéas de Monet au Musée de l’Orangerie © Musée de l’Orangerie
Nymphéas
Il faut quitter le chemin obligé
s’approcher du bord.
Le lac alors s’ouvre sur ses nénuphars
déployant son tapis vert
brodé de blanc, rose et jaune.
Monet soudain est là.
Les nymphéas prennent une chair
juteuse et fragile.
La peinture, sèche, qui tentait de surprendre
les couleurs
à toutes les heures du jour
n’a pu rendre l’éphémère gluant
qu’en s’écaillant un peu par endroits.
Ici les coupes se referment pour enclore la nuit.
Là-bas le musée de l’Orangerie ne ferme
que ses portes sur des fleurs figées
dans un immuable éclat.
Jardin botanique de Medellin 1990 in Un front de feuilles, La part commune, 2016.
Folle de mai
du mai de l’amour.
Ai-je le droit de parler
mise à part de la parole
dissidente de passion
la seule dissidence.
Folle, oui,
rescapée des camps de l’amour
des asiles de boue.
toute la violence sur ma face
niée
reniée
déguenillée.
La part du feu, Maison de la poésie d’Amay, L’Arbre à paroles, 2005.
Nicole Laurent-Catrice in Marie-Hélène Prouteau, → 12 poètes contemporaines de Bretagne,
Éditions Sauvages, Collection La Pensée Sauvage, 2023, pp. 59, 60.
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.