<< Poésie d'un jour
Aquatinte de → G.AdC
Docile
à souffle court,
essaie l’oubli.
Et pourtant
la profonde, l’inapaisable
respiration…
Le jour finit.
Il s’échappe,
terrasse le vol,
course lointaine.
Jusqu’où
la nuit sera-t-elle
sans horizon, sans
terre ?
Loin se fraie
un corps de boussole.
L’aiguille attise, tu traces
les pôles silencieux.
J’accours
(j’attendais l’instant des ailes).
Alors cent ans, exaucés.
Le sommeil attendait.
Un baiser (loin).
Un siècle, mille ans,
une minute,
tout le temps
que tu rêves, tu voles.
(Même en tombant.)
Le conte
a rendez-vous.
À l’instant se voue.
Le serment appelle
la hâte
docile.
Partir, aller à la rencontre,
être fidèles
à la voix aimée,
la voix inconnue.
Isabelle Lévesque/ Pierre Dhainaut, « Le conte » in La troisième voix, Peintures de Fabrice Rebeyrolle,
L’Herbe qui tremble 2023, pp.21, 22, 23, 24, 25.
Isabelle Lévesque sur → Terres de femmes
Pierre Dhainaut sur → Terres de femmes
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