<< Poésie d'un jour
1
Sous le soleil bas
les cailloux blancs du chemin
vibrent de formes sous leurs ombres
Le ciel est encore bleu
Les vignes musent
en presque silence
une mélodie de sirène
Fatigué par la marche
le regard traverse le mur du visible
sans comprendre ce que nous confie
la beauté sui nous assaille
2
Tu sursautes
comme si une main
s’était posée sur ton épaule
La journée s’éteint
Une autre lumière
s’allume sous tes paupières
d’autres couleurs
des voix inconnues
venues du passé du futur
d’un ailleurs que tu ignores
Dans un demi-sommeil
tu t’abandonnes au jour qui décline
3
Un mur de pierre
Où les lézards se chauffent
Le murmure d’un train qui passe
vers Paris ou vers Nevers
sans qu’on ne connaisse jamais
le visage des voyageurs
Lentement le soleil
tombe sur la Loire
lumière dans mon verre
pour s’allier à l’or fumé du Pouilly
Vagues venues du proche
fredonner une musique
Mon poème voudrait la colporter
coquillage à ton oreille
Philippe Mathy, « Quelques soirs » in Derrière les maisons, Peintures de Ramzi Ghotbaldin, L’herbe qui tremble 2023, pp. 109, 110, 111.
PHILIPPE MATHY Source Philippe Mathy sur Terres de femmes ▼ → [Une voix dans le silence] (extrait d’Étreintes mystérieuses) → Philippe Mathy, l’ombre portée de la mélancolie (Chronique de Marie-Hélène Prouteau) ■ Voir aussi ▼ → le site de Philippe Mathy → (sur Recours au Poème) plusieurs pages sur Philippe Mathy → (sur le site de la revue Traversées) une lecture d’Étreintes mystérieuses par Hervé Martin |
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