<< Poésie d'un jour
" machines imaginaires"
Ph. → G.AdC
Les grues Titan, ainsi de leur nom en référence à leur
puissance de levage, l’une jaune, la plus ancienne,
aux allures de fusée et l’autre, grise à la pointe ouest
de l’île Gloriette, depuis 66 surplombant le bassin
d’évitage au lieu où faisaient demi-tour les navires,
on dirait d’une sauterelle (encore que surnommée
« pince à sucre »), une voix dit au droit d’elles Maillé-
Brézé j’entends arrêté-Musée en escorteur d’escadre
et les anneaux Buren-Bouchain au nombre de 18 où
s’engouffre le vent, quai des Antilles, dedans ma tête
pourquoi Take five d’avance leur éclairage à la nuit et
cela encore qui défile Paul Louis Rossi : Nantes la
nuit, une clarté laiteuse tombe sur les remparts, les
toits, et les eaux de la Loire, comme une neige, avec
seulement quelques nuages blancs.
Machines de l’île L’ÉLEPHANT, comme je quitte le
Feeling face, Quai de la Fosse, acier et bois en tulipier
de Virginie, une allusion à J.V. et à La Machine à vapeur…
affouillant dans la mémoire cet éléphant vrai déjà, 1698,
J.B. Janée montreur d’animaux exotiques sa demande
de permission à dessein de présenter un éléphant et le
pachyderme rues de Nantes, etc. A une distance de deux
cents années entrant dans la ville de N., Anne de
Bretagne et cette jeune fille à la rencontre de la Reine,
du haut d’une tour petite à dos d’ »olifant » lui présen-
tant les clef de la ville… ou cela pachyderme, un faux
et les deux hommes dedans qui le faisaient marcher, ça
encore du Cheval de Troie…
parlant d’hier Chanson de Roland la bataille de
Roncevaux olifant cor de guerre dans lequel souffle
Roland, ainsi appelé car fabriqué dans une défense
d’ivoire…
Statue de Jules Verne, scrutant l’horizon et la Loire,
butte de Chantenay, à repenser caravanes et partances
et les explorations sur les mers, cela une quête de
l’aventure, à veiller encore sur la Cité des Ducs lui
comme à la rue de l’Échelle, ce pan de mur, à longer
des escaliers et siennes machines imaginaires, celles-
là même de ses romans d’anticipation (à voir par ex.,
en arrière-plan du portrait, machine volant) et le port
de Nantes tel qu’il l’a connu enfant, ahh Jeunesse &
Vieillesse ô MB touchant un visage vieux là, semblant
observer les évolutions de la ville JV, quoi depuis St
Nicolas et le manège à penser Baudelaire Le Cygne
et Breton (Nadja) et Gracq : la forme d’une ville
change plus vite, on le sait, que le cœur d’un mortel…
Jean-Paul Bota, « Du vent dans les grues - Nantes et périphéries » in Lieux, Tarabuste Editeur, 2023, pp. 91, 92, 95.
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JEAN-PAUL BOTA Source ■ Jean-Paul Bota sur Terres de femmes ▼ → La Boussole aux dires de l’éclair (lecture d’AP) → [Un cimetière près des forges] → 6 février 2008 | Jean-Paul Bota, D’après Souvenir de Mortefontaine de Jean-Baptiste Corot ■ Voir aussi ▼ → (sur online.flipbuilder.com) des extraits de La Boussole aux dires de l’éclair → (sur Recours au Poème) une notice bio-bibliographique (+ 6 poèmes) |
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