<< Poésie d'un jour
" De l’enfance, dévalant en cascades les heures, une,
unique lumière, je n’ai rien oublié."
Aquatinte et photo: G.AdC
Le jour n’a plus sa tête dans mon voyage, des langues
affolées mâchent du papier. En moi errent les morts
et leurs doigts roulent dans mes cheveux, des dents
noires comme la nuit.
C’est une autre, sans doute une autre, extasiée sur
la route, c’est ce que je me dis, je vois des bobines
d’images pour écrire demain. Plutôt être ensemble
sur la route, non ? Et je te le demande et tu me le
demandes. Clé d’une naissance dans la doublure. Le
poème que je ne dis pas. Extasiée dans ma doublure,
sur la route, c’est ce qu’elle me dit.
Des voiles s’ouvrent dans mes yeux, j’écris ce qui n’a
pas de bord. Pour que je vive vous froissez mes cheveux
et les ruisseaux redoublent. Le jour c’est un abîme et
la nuit souffle vos refrains. Je suis assise seule, j’écris
là-haut dans l’ombre et mon cœur après vous. Une
tranchée ouverte sous les feuilles. J’écris ce qui n’a pas
de bord et qui appelle à l’intérieur.
De l’enfance, dévalant en cascades les heures, une,
unique lumière, je n’ai rien oublié. Créatures dans la
brume pour moi dévalant en cascades les collines et
les feux. En cascades les jours, une, unique lumière.
Rien ne t’arrête, disait maman. Faut-il l’écrire ?
dessus il fait très sombre, dedans c’est la lumière qui
surprend. Ivresse et enchantement. Tu grimpes dans
le champ, en silence tu te dis Dedans c’est la lumière
qui surprend.
Dominique Maurizi, Rituels, Faï fioc 2022, pp. 43, 44, 45, 46.
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DOMINIQUE MAURIZI
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