<< Poésie d'un jour
Ph;: G.AdC
les eaux coulaient de la montagne au bord de nous.
de nos pentes. maintenant tu
demandais dans ses langues
qui a séparé la terre.
la peau et les prés froids. l’arbre isolé
dans la bruyère. l’arbre du retour.
sa geste immobile ses bourgeons forts.
un homme nous attendait avec ses mains
au centre et le chemin nouveau.
la montagne sauf la montagne.
une quantité solitaire.
que l’on connaît obscure.
ce qui change reste derrière
les yeux comprimé.
cela de ne rien savoir. que le foyer des crêtes.
et le bois blanc de l’amitié rare derrière.
la lande au début d’écrire les songes
tiennent du versant d’abîme ils
dépêchent où meuble l’existence.
il arrive dans un regard pas encore sien.
de réparer le fuseau d’une erre
mitoyenne en ses fuites. qu’une tâche
contenue en chaque chose ne cesse
d’oublier en nous. que la pierre nous cache
à recueillir nos états d’ombre.
on entend toujours le monde et l’arme à feu.
le moteur chaud du temps.
les causes perdues
dont nous faisons morceaux.
dans nos angles taiseux.
chaque soleil déroute notre course.
nous rappelle
que l’on se cache. le rapace des odyssées.
comme on arrive tard très seulement.
dans les petits tas de l’enfance.
et comme étranger après tout.
on découvre encore un visage.
la face trouble souvent des présences.
leur beauté d’épave on
fait des alliances difficiles
avec le réel on voit
un chat un peu en hibou.
la croix cassée la route intérieure.
tu vas par la fougère.
un cheval dans l’ajonc.
on se rencontre où personne ne vient.
Tristan Mertens, « que rien ne puisse en témoigner » in lieu l’autre, éditions] Isabelle Sauvage, Collection présent (im)parfait, 2022, pp.63,64,65,66,67,68.
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