<<Poésie d'un jour
" Le soir peut tourner en cendre "
Ph.: → G.AdC
L’âge
Au détour d’un sentier, il arrive qu’on redécouvre,
Comme au premier jour, la couleur sable et tuiles
Des maisons. La lumière adoucit la marche. On ne sait
Ce qu’on doit au friselis de l’herbe rase sous le vent.
Dans la ceinture des lauriers, des pruniers explosent
Des feuilles. Le cœur s’emballe à mettre de l’orgue
Sur la chaîne, chorals et fugue ou passacaille. On guette
La voix humaine, les trompettes de Salamanque.
Le soir peut tourner en cendre, des branches casser
Sous une bourrasque ; la vie infuse une tendresse fertile.
On vieillit, la belle affaire ! l’accord grandit
À ce qui se dérobe. La mémoire en perd sa bogue
Et roule un présent presque perpétuel. Le dernier souffle
Effraiera moins que de croiser une ancêtre démaquillée.
Pierre Perrin, « À la lisière de la paix » in Des jours de pleine terre, Poésie 1969-2022, Al Manar 2022, p.154.
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P I E R R E P E R R I N ■ Pierre Perrin sur Terres de femmes ▼ → L’âge (extrait de La Vie crépusculaire) ■ Voir aussi ▼ → le site de Pierre Perrin → Possibles, la revue de poésie (nouvelle série, en ligne) animée par Pierre Perrin → (sur Recours au Poème) une recension d’Une mère | Le cri retenu, par Marilyne Bertoncini |
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