<<Poésie d'un jour
" Lampe est seule confidente "
Ph.: G.AdC
Un oiseau traverse tout le ciel.
Fenêtre ne le retient.
Poème l’avale tout cru.
Nuages vont aux collines.
Pas de bouche comme soie.
Pas de pomme d’or sur table.
Lampe est seule confidente.
Insondable écume du café. / C’est le cœur qui se fait peau. / Et centre de
tous côtés./ Plus on enfonce l’amer / plus le goût du sucre existe. / Du côté
des larmes noires. / Du côté de la nuit blanche.
*
L’envol du chat sur l’hirondelle.
Le reste n’est qu’eau de lune.
Nul nuage, la lune diurne.
Jusqu’à ce que, miracle, colombe.
Métal hurlant mais si loin.
De si près, une mouette.
Témoigner de cette ligne –
Hier un homme peut-être.
Aujourd’hui c’est un oiseau.
S’il dit « Nuage », Nuage paraît.
Il ne l’emporte pas avec lui.
Ça devrait s’écrire « un oiseaux ».
Comme l’inconnue du pont.
Son esprit plane au-dessus de tout.
Peur fondamentale du chat:/ mais il épouse le mouvement./ Pas de paroi
entre eux et le monde:/ ils sont le monde, chiens, chats, / moineaux plus
légers que l’air./ Ce sont les mots qui décident./ Les corps ne pensent plus,
présence.
Ce sont les mots qui décident,
ils sont plus forts que tout.
Histoires brisées, le rat
sous la rature et le chat
jouant avec dépouille de papier.
Néanmoins, une fenêtre.
Volets clos contrant l’été.
Depuis, rien, ou des miettes.
Les restes du poème.
Chant d’un rossignol, mais où ?
On y entre avec délicatesse
Comme une enfant dans une roseraie.
On en sort gavé d’effluves.
On tue le « On », brisant le miroir.
Nicolas Jaen, NÛMENT, poèmes Revue Nunc | Éditions de Corlevour, 2022, pp.11,12,13,14.
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