<< Poésie d'un jour
Le théâtre grec, Syracuse
(catane) montagne dont le cœur est pierre liquide
jaune orange tomate vifs prête à verser
les couleurs euphoriques de la cuisson
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des poubelles enflent montent dans la dessication
plutôt que la clef de voûte éclairée sur le basalte
comment ne pas parler prioritairement de l’odorat ?
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un homme pêche plate entre les doigts
transpire noir de toute sa colonne
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basalte couleur aubergine
ou bien le contraire
noire pierre d’etna qui décommande le prévisible
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chaque laurier-rose croisé paraît
être sursaut supplémentaire de tristesse
parmi le démuni face
à ce qui n’arrive pas
avec 2 poings bons à rien
mais qu’on dirait visités d’interjections brutales
(théâtre grec, syracuse) on cuit comme les châtaignes stupéfaites par la
température dans l’air l’ombre s’initie dirait-on à la dissimulation sur toute
la circonférence du théâtre châtaignes sur le sol méditerranéen sont les mollets qui
cuisent gabriel avait lancé « j’aime cette moto bleue & son œil au beurre noir »
(catacombes des capucins, palerme)
les occiputs s’inclinent en rang d’oignons les côtes pointe
cocasse la mort s’est rangée debout
le nombre grandiose est beau de générations pseudo-momifiées sous terre
d’os encore après 2-3-4 siècles assemblés boîtes à rangement
boîtes d’un temps qui s’est empilé dans le blanc des os debout parfois couché (qui
aurait choisi pour eux ?)
tradition oblige la mort est laissée séchée à l’air sec d’une pièce close la majorité des
vivants squelettes regarde comme l’heure à son poignet parfois détaché
avec cette lumière perdue qui n’est allée n’ira plus nulle part
Mathieu Nuss, Dessins de Tomoko Kitaoka, Aria, Vignette de Gérard Titus-Carmel, Le Carré des lombes, Obsidiane, 2022, pp.54,55.
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