<< Poésie d’un jour choisie par Sylvie Fabre G.
Peinture de Marie Alloy → Source
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Recours
au Verbe
face convulsée contre terre
Tout est demande
le silence et son sacrifice
le regard clos
Tout réclame implore PAIX
dans l’éternel accomplissement
- De la mort corporelle à la flamme
spirituelle celle qui pointe vers le ciel
son fil noir et brûlant et le fond
au fleuve du temps
- Temps mort immobile
Puis les mots s’animent à nouveau
Sont-ils passés par la mort pour qu’ils reviennent ainsi
chargés de poussières d’ombres ?
On n’entendait plus que le cri d’un agneau
derrière le chant amer des âmes
L’eau trouble du fleuve dans la brume automnale
l’azur pourtant naissant et froid
la lumière dorée disparue
S’agenouiller sans force est la réponse
au monde frappé à mort
monde humain de petite envergure
échoué dans les mots peints à même le corps
écrits avec la peau
et l’âme ouverte ne sachant se relever
qu’à petits cris inaudibles
Ossements branches mortes
encore vivaces toute lumière bue
avec son fiel et son action de grâce
La lignée se poursuit
La croix toujours se tient droite
Le temps redevient musicien
L’enfoui refleurit
Ce que tu éprouves tu l’écris
sur la toile avec les couleurs intarissables
de ce qui résiste à l’immuable perte
et tu sais combien la lumière même
est fraternelle
i.m. 16 Juin 2021
Marie Alloy, « La durée du silence » in Ciel de pierre, Éditions Les Lieux-Dits, Collection Jour et nuit, 2022, pp.89, 90.
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