<< Poésie d'un jour
" La montagne là-haut, indemne, grave, nous voyait monter. "
Ph. : G.AdC
XXVII
Fuimos al bosque, hasta las sombras altas.
La montaña alla arriba, indemne, grave,
nos veía ascender. Atravesamos, solos,
en la mañana limpia el mar del aire.
Atrás quedaba el sordo hormigueo del mundo.
Entre manchas de sol te hablé de viejos versos,
de un rapto, una ascensión. La sombra abría
su regazo fresquísimo con el fin de acogernos.
Manchas vivas de sol entre los pinos,
Extasis de las bocas bajo el celaje puro.
Aire del bosque, toma nuestras vidas
para girar contigo en el fulgor del mundo.
XXVII
Nous sommes allés au bois, jusqu’aux ombres hautes.
La montagne là-haut, indemne, grave,
nous voyait monter. Nous avons traversé, seuls,
dans le matin clair, l’étendue marine de l’air.
Derrière se tenait le sourd fourmillement du monde.
Parmi des taches de soleil, je t’ai parlé de vers anciens,
d’un enlèvement, d’une ascension. L’ombre ouvrait
son giron très frais pour nous accueillir.
De vivantes taches de soleil parmi les pins,
extase de bouches sous le pur ciel irisé.
Air de la forêt, prends nos vies
pour tourner avec toi dans la lueur du monde.
Andrés Sanchez Robayna, Par la vaste mer, Traduit de l’espagnol et postfacé par Claude Le Bigot, Édition bilingue, Le Taillis Pré, 2021, pp.78,79.
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