<< Poésie d'un jour
Enrico Marià, I figli dei cani, Puntoacapo 2019
Traduction inédite d' → Irène Duboeuf
Ph: DR
Schiuma di fiori
sugli scogli
con mia madre
io bambino restavo
primo orizzonte
il labbro del mare.
Écume de fleurs
sur les rochers
enfant, je restais
avec ma mère
premier horizon
les lèvres de la mer.
*
Papà bruciami ancora
con le sigarette,
le ferite quel rifugio
dove stare meglio,
appesi alle lacrime gli occhi
ti guardo e ti imploro:
dimmi che sarà d’amore
la tua ultima parola.
Papa, brûle-moi encore
avec tes cigarettes,
mes blessures ce refuge
où aller mieux,
les larmes aux yeux
je te regarde et t’implore :
dis-moi que ton dernier mot
sera un mot d’amour.
*
Che non è mai domani
che non ho diritto io figlio
di immaginarmi meglio o altro
da mio padre manovale,
la sua gentile sporcizia
lui che mi torturava con gentilezza
lui la minaccia continua di uccidermi
se avessi parlato a qualcuno;
è guardare la vita
ad altezza di cane:
io del nulla incarnazione
prima morte
ultima lezione.
Car ce n’est pas demain
que je peux prétendre moi le fils
à mieux ou autre chose
de mon père manoeuvre,
de sa généreuse obscenité
lui qui me torturait avec délicatesse
lui et sa continuelle menace de me tuer
si je parlais à quelqu’un ;
c’est regarder la vie
à hauteur de chien :
moi, incarnation du néant
première mort
dernière leçon.
*
Perdere la morte nella morte
perché non esista
un dove inizi tu
un dove finisca io.
Fuir la mort dans la mort
pour que n’existe pas
un lieu où tu commences
un lieu où je finisse.
*
Giuriamoci il giuramento delle rose
invulnerabili alla morte
abitare corpo eterno
l’infinito dolore estremo.
Jurons-nous le serment des roses
invulnérables à la mort
d’habiter corps éternel
la douleur infinie et extrême.
Enrico Marià, I figli dei cani, Puntoacapo edizioni, 2019, pp.15, 23, 38, 69, 113. Traduction inédite d'Irène Duboeuf
le froid coule, le froid roule puis la respiration étrangle un passage vers l'avenir.
Rédigé par : Laurent Pasquelin | 29 juillet 2022 à 13:56