<<Poésie d'un jour
"... l’air autour de Kiev... "
Aquatintes ( pour l'Ukraine ) par → G.AdC
IAŞI, 16 MARZO 2022
a Mariana Savka, poetessa ucraina
Le ore aggrappate alle lancette
Iaşi, 16 marzo 2022
Sul mio volo vedo (credo) Francesca Mannocchi
con i suoi operatori, certo di ritorno
da un reportage di guerra
Freddo,
domani qui farà dodici sottozero
il pensiero agli amici rumeni
che sfiorano il confine moldavo con lo sguardo
se lo zar nano attaccherà stanotte
con i carri affondati nel fango
prima che la nebbia dei boschi li inghiotta
facendone preda degli ucraini
Mariana Savka non mi ha risposto
la ricordo sorridente a Ptuj nel 2010
parlarmi di poesia e teatro
davanti a un bicchiere
(sul palco cantava come Esmeralda
suonando il tamburello…)
Il vento taglia la faccia
non so dire se sia la fine di un’epoca
ma l’odore dei morti appesta l’aria
attorno a Kiev
I militi russi credevano ignari a un’esercitazione
Invece sono carne da cannone
altri a centinaia giacciono in prigione
perché a Mosca il dissenso non ha senso
arrestano anche le vecchie di novant’anni.
Dove andremo?
Rinasceranno i fiori tra le mine?
I bimbi a frotte nei bunker, nelle stazioni
Le donne incinte stremate lasciano in barella
gli ospedali bombardati
L’uva s’è fatta acciaio che brucia i teatri
le scuole, le colonne di profughi atterriti
Perdere tutto
Fuggire in cinque minuti
La storia non perdona, non è buona
ma ricorda tutto, sempre
Tu ricordami quando saremo niente
se stringo la tua ombra fra la gente
Ti sia pietosa la sorte
E che non vinca mai la morte
Fabio Scotto, Inedito
IASI, 16 mars 2022
à Mariana Savka, poétesse ukrainienne
Les heures agrippées aux mains du temps
Iasi, 16 mars 2022
Sur mon vol j’aperçois (je crois) Francesca Mannocchi
avec ses opérateurs, certainement de retour
d’un reportage de guerre
Froid,
demain il fera ici moins douze degrés
pensée pour les amis roumains
qui touchent du regard la frontière moldave
le nain tsariste attaquera-t-il cette nuit
avec ses chars échoués dans la boue
avant que le brouillard des bois ne les engloutisse
proie livrée aux Ukrainiens.
Maria Savka ne m’a pas répondu
je me souviens d’elle souriante en 2010 à Ptuj
elle me parlait de poésie et de théâtre
devant un verre
(sur la place elle chantait comme Esmeralda
en jouant du tambourin…)
Le vent m’entaille le visage
je ne sais dire si c’est la fin d’une époque
mais l’odeur des morts empeste l’air
autour de Kiev
Les soldats russes croyaient naïfs à un exercice
ils sont en vérité de la chair à canon
les civils par centaines croupissent en prison
parce que pour Moscou la dissidence n’a aucun sens
ils arrêtent même les vieilles de quatre-vingt-dix ans.
Quel avenir nous attend ?
Renaîtront-elles les fleurs entre les mines ?
Les enfants massés dans les bunkers, dans les gares
Les femmes enceintes épuisées abandonnent sur des civières
les hôpitaux bombardés
les grappes d’un raisin d’acier brûlent les théâtres
les écoles, sèment la terreur dans les colonnes de réfugiés
Tout perdre
Fuir en cinq minutes
L’histoire ne pardonne pas, elle n’est pas charitable
mais elle se rappelle tout, toujours
Rappelle-toi de moi quand nous ne serons rien
si j’étreins ton ombre parmi la foule
Que le sort te soit miséricordieux
Et que jamais ne l’emporte la mort.
(inédit)
Traduit de l’italien par Sylvie Fabre G.
Source : Wikipedia
Mariana Savka, née le 21 février 1973 à Kopychyntsi, est une poète ukrainienne.
Écrivain pour enfants, traductrice et éditrice, elle a reçu le prix Vasyl Stus en 2003.
_____________________________________________________________________________________________________
_____________________________________________________________________________________________________
F A B I O S C OT T O
Image : G.AdC
■ Fabio Scotto
sur Terres de femmes ▼
→ Regard sombre (extrait de A riva | Sur cette rive)
→ Ces paroles échangées (poème issu du recueil L'intoccabile)
→ China sull’acqua… (traductions croisées)
→ Le Corps du sable (lecture d'AP)
→ Je t'embrasse les yeux fermés (poème issu du recueil Le Corps du sable)
→ Tra le vene del mondo (extrait de La Grecia è morta e altre poesie)
→ La Peau de l’eau (lecture de Sylvie Fabre G.)
→ Venezia — San Giorgio-Angelo (extrait de La Peau de l'eau)
→ Fabio Scotto, Musée Thyssen-Bornemisza, Madrid (onze « poèmes peints » traduits par AP)
■ Voir | écouter aussi ▼
→ (sur le site L'Amourier éditions) une bio-bibliographie de Fabio Scotto
→ (sur le site de l'écrivain Claude Ber) un dossier Fabio Scotto (dimanche 27 février 2011)
→ (sur Lyrikline) Fabio Scotto disant dix de ses poèmes
_____________________________________________________________________________________________________
■ Sylvie Fabre G.
sur Terres de femmes ▼
Sylvie Fabre G. par Sylvie Fabre G. (auto-anthologie poétique comprenant plusieurs extraits de L’Approche infinie)
→ [C’est un matin doux et amer](poème issu du recueil L’Autre Lumière)
→ Trouver le mot (autre poème issu du recueil L’Autre Lumière)
→ Dans l’attente d’un prolongement qui se meurt (lecture d’AP sur Corps subtil)
→ Corps subtil (poème issu du recueil Corps subtil)
→ La demande profonde
→ Frère humain (lecture d’AP)
→ Frère humain (lecture d’Isabelle Raviolo)
→ [La pensée va, et vient à ce qui revient] (poème issu du recueil Frère humain)
→ Celle qui n’était pas à sa fenêtre (extrait issu du recueil Le Génie des rencontres)
→ L’Intouchable (lecture d’Isabelle Raviolo)
→ [À l’orée] (poème issu du recueil L’Intouchable)
→ Lettre des neiges éternelles (extrait de La Maison sans vitres)
→ Piero, l’arbre (autre extrait de La Maison sans vitres)
→ Le rêveur d’espace [hommage à Claude Margat] (autre extrait de La Maison sans vitres)
→ Pays perdu d’avance (note de lecture d’AP)
→ Quelque chose, quelqu’un (lecture d'AP)
→ Tombées des lèvres (lecture d’AP)
→ Tombées des lèvres (lecture d’Isabelle Raviolo)
→ [Plus forte que la forêt] (poème issu du recueil Tombées des lèvres)
→ [Bien sûr le chant s’apaise dans le soir] (poème issu du recueil La Vie secrète)
→ Maison en quête d’orient (poème issu du recueil Les Yeux levés)
→ (dans l’anthologie poétique Terres de femmes) L’au-dehors
→ (dans la galerie Visages de femmes) le Portrait de Sylvie Fabre G. (+ poème issu du recueil L’Approche infinie)
■ Lectures et chroniques de Sylvie Fabre G.
sur Terres de femmes ▼
→ Jean-Pierre Chambon, Le Petit Livre amer
→ Jean-Pierre Chambon, Tout venant
→ Patricia Cottron-Daubigné, Visage roman
→ Alain Freixe, Vers les riveraines
→ Emmanuel Merle, Ici en exil
→ Emmanuel Merle & Thierry Renard, La Chance d’un autre jour, Conversation
→ Pierre Péju, Enfance obscure
→ Pierre Péju, L’État du ciel
→ Fabrice Rebeyrolle, un peintre gardien du feu
→ Erwann Rougé, Passerelle, Carnet de mer
→ Roselyne Sibille, Entre les braises
→ (dans les Chroniques de femmes) L’Amourier | Le Jardin de l’éditeur
→ (dans les Chroniques de femmes) Ludovic Degroote | Retisser la trame déchirée
→ (dans les Chroniques de femmes) Anne Slacik : Anne, la sourcière
→ (dans les Chroniques de femmes) Une terre commune, deux voyages
■ Voir aussi ▼
→ (sur Terre à ciel) une page sur Jean-Marie de Crozals
Commentaires