<< Poésie d'un jour
" Quand ton souffle me brûle les oreilles "
Photo: G.AdC
LA NÉCESSITÉ INTÉRIEURE
Mon seul livre qui n’aurait pas fini.
Aimer un seul homme, écrire un seul livre.
Plus de clôture, plus de barrière finale.
Les pages avançaient, parfois un plus
grand baiser se couchait et ce poème
gardait de vraies lèvres
Séduite, la poésie devenait la femme
Qui marchait plus vite qu’elle
Puisqu’elle avait ta main
La droite, la gauche
Sur ma cuisse ou ma hanche
Mes chevaux, mes fictions ?
Pas d’autre film que ton sexe de tous les moments
J’ai vu disparaître la poésie
Et pourtant nous sourions toutes les deux
Quand ton souffle me brûle les oreilles
Presque
Depuis
J’écris encore plus vite
Je lance – nous ne sommes pas morts-
Tous mes mots
Dans le seul feu que j’ai voulu.
Viens voir toi aussi.
Nous ne parlerons pas.
Il éclaire, il chauffe
Et il danse.
Ariane Dreyfus, VI, "Les Fatigues" in Comme si c'était hier, Préface de James Sacré, Tarabuste Editeur, 2022, pp.235,26
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