linogravure de Nicolas Poignon
7.
et l’image se déroule
t’associe t’
inscrit
c’est rizière, c’est
ferme, c’est montagne,
c’est arbre, c’est pin beaucoup
de pins aux épines vertes et troncs rouges
le visage effacé dans la voix porte des paysages
de peinture ou paravent ou portes coulissantes sur le
dehors qui entoure intègre rentre dans l’image des
odeurs de terre de couleurs vert d’eau le monde le vent la
voix qui souffle souffle dit
sa douleur
(comparution)
8.
il est parti dans
l’oubli
elle dit, dit
la voix
paysage-visage
son corps, ses
gestes
comme son père
et le père de
son père
le sol la ferme
l’arbre le
lien
dans la rizière
autour des
forêts
il est parti et
je dis dis
pour
lui
(témoignage)
9.
iI aimait,
il aimait sa ferme, car
la terre était ses murs
il aimait la terre, car
ses gestes étaient en elle
il aimait ses gestes, car
ils transmettaient le sol, la vie
il aimait la vie du sol, car
elle dressait ce grand arbre dans la nuit
il aimait ce grand arbre dans la nuit, car
il étendait le jour dans ses rizières
il aimait le jour dans ses rizières, car
il offrait un monde face au temps
***
un arbre dans les rizières, elle dit, la voix, un arbre, on s’y
repose, y cherche l’ombre, y fouille l’énigme, le vent, les
mots, les échos dans le bruit des feuilles… un arbre, cet arbre
au milieu des rizières, on peut aussi s’y pendre
(plaidoirie)
Franck Villain, Saisi par l’hiver, avec une linogravure de Nicolas Poignon, Éditions érès 2020.
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F R A N C K V I L L A I N
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