<<Poésie d'un jour
Photo Angèle Paoli
"Combes à neige, lichen roux, coulées de pierre".
Évaluée sa confiante épine dorsale,
la vie débarque ses chevaux de frise,
les plante de l’arbre au réverbère.
Nos vertèbres embouties, elle s’en retourne.
Rubiconde.
Crois-tu qu’en bas, nos os mêlés aux racines vont
remonter au bouton d’or ?
Et nos voix, pour que commence le poème.
Combes à neige, lichen roux, coulées de pierre.
Mais encore la chair gaillarde de l’humus.
Pourquoi la tige casse-t-elle quand je la touche ?
Pourquoi l’églantine perd-elle ses pétales quand plonge
le visage en son cœur ?
Pourquoi le mien a-t-il si fort près des roches gravées
des Merveilles ?
Blottie dans le bourgeon ou le duvet d’oiseau, je
m’endormais. Les choses me touchaient comme si j’étais
leur chair.
Plus tard ils m’ensorcelèrent.
Un traité silencieux.
Et la part de mort-bois en abondance.
Jeanine Salesse, « Essayant de t’accompagner » in En ce mai lointain, Effigies de Jean Berthet, Postface de Thierry Sigg, Éditions Jacques Brémond, 2010, pp. 57,58,59.
J E A N I N E S A L E S S E
Source : Printemps des Poètes
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