<<Poésie d'un jour
Ph. Angèle Paoli / j’essaie aussi de lire l’arbre
C’est un petit
dit
froid et impec-
cable
une île une
évidence
Je n’ai pas encore percé l’étrange
itinéraire. Ai-je oublié mes pieds ? Les gens
s’écartent dans un berceau ou tout au fond
d’un bois.
J’ai mis un peu
de terre
sous mon
ongle
C’est ma façon
à moi
de porter
le deuil
Je garde à mon poignet l’élastique rogné
qui fermait la boîte à cigares de ton père. Il aimait
dire : cigales. Voilà !
Pour lui j’essaie aussi de lire l’arbre
dont le costume t’est familier et la cosse rouillée
de ta voiture. Dans un champ derrière la mer
on construira la cabane opaque d’un baiser.
Je veux mettre
à profit
la souplesse du vide.
Il faut
apprendre
à sortir de ses
poches une
autre poche
soi et ses
mains
Tout tendre
et dire :
j’attends mes pertes.
Felip Costaglioli, « Itinérant » in J’attends mes pertes, Éditions La Crypte, 2021, pp.63,64,65,66,67,68,69.
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FELIP COSTAGLIOLI
Sur Terres de femmes ▼
■ Felip Costaglioli
→ Ne pas jouer avec (poème extrait de Loin de chez soi ?)
→ Redécorer la grotte (poème extrait de NU)
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site de St. Cloud State University) une notice bio-bibliographique sur Felip Costaglioli
→ (sur le site de La Boucherie littéraire) la fiche de l'éditeur sur Ce qu’on vaut de poussière de Felip Costaglioli [PDF]
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