<<Poésie d'un jour
Hiroshige / Ce soir une lune hirondelle
Ce soir une lune hirondelle
fend le ciel au-dessus de la Seine
puis, tout d’un coup, suspend son vol :
pour la première fois
depuis que tu t’es retirée
de l’autre côté de ton visage,
j’aperçois ton sourire
dans la médaille d’ombre
glissée entre l’oiseau et le ciel.
Hiroshige / Tout est lent et blanc dans son sillage
Tu respires, allongée dans la chambre
encore toute encombrée de nids de mots.
La peur est une fée électrique. Tu tiens une ville
blanche dans ta main,
enroulée sur elle-même, elle est aussi inoffensive
qu’une couleuvre.
Tout est lent et blanc dans son sillage, ta main, la
lune, le ciel.
Les couloirs résonnent des voix des malades,
on entend l’écho des cathédrales qui tombent.
Les paupières closes, tu reconstruis la ville, tu souffles
Sur la nuit,
Tu cherches les passages secrets.
Cécile A. Holdban, Pierres et berceaux, Éditions Potentille 2021, pp. 6,7.
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C É C I L E A. H O L D B A N
■ Cécile A. Holdban
sur Terres de femmes ▼
→ À la fenêtre (poème extrait du recueil Ciel passager)
→ Ciel passager (présentation publique de Thierry Gillybœuf)
→ Hiéroglyphes (poèmes extraits du recueil L’Été)
→ [Il n’est pas d’autre lieu que celui de l’absent] (poème extrait de La Route de sel)
→ Poèmes d’après suivi de La Route de sel (lecture d’Isabelle Lévesque)
→ Poèmes d’après suivi de La Route de sel (lecture d’Emmanuel Merle)
→ Toucher terre (lecture d'AP)
→ Îles (poème extrait du recueil Toucher terre)
→ [Suspendre ma voix] (poème extrait du recueil Un nid dans les ronces)
→ (dans l’anthologie poétique Terres de femmes) [Je ne tuerai point]
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