"je t'épouserais sur ces branches magnifiques"
Beautés
Ton animal accouple des beautés du matin au soir
manuellement remuées
je t’épouserais sur ces branches magnifiques
nos racines prolongées
une éternité belles dans la brise
où naissances
grâce à toi
collines d’oxygène s’écoulent le long de mes synapses
dissolvent le nuage après le coup de fil du médecin
**
Nos racines dans ma paume
est-ce la nuit ?
non, c’est de jour
je les rêve,
opalescentes et lisses par virages
et mes neurones translucides
verts profonds multiples, multi- vectoriels
« comment aspirer tes lèvres
comment ne plus les aspirer,
comment les attendre
comment ne plus les attendre »
de loin, tes raisins affluent en constellations d’aspiration
leur abondance en journée
des ressacs les retournent la nuit
mon songe me les confirme
ils tiennent dans l’eau, ou est-ce l’air
***
ton fruit de velours appelle ma langue
appel de velours-
je réponds, j’ai peur, mais je réponds
des volées vert-septembre accourent, formes masses me pénètrent,
transitent
me restituent des brindilles,
grappes de glands de chêne fruitées
presque identiques,
rougeâtres au début de l’été
mes restituent le rêve
une adolescence
Elke de Rijcke, « I vu de soi ce qui se produit et ne peut être dit différemment » in Juin sur avril,
Peinture couverture Benjamin Huynh,
Éditions Lanskine 2021, pp. 24-25-26
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E LK E de R I J C K E
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