On ne saurait dire si la nuit manque au jour,
si la lumière se faufile tel un éclair obscur
dans les lieux les plus hostiles,
si nous ne réfléchissons pas
face au vent qui nous ceinture.
Nous avançons, tremblant au moindre éclair
issu d’un point hors d’atteinte.
Sommes-nous encore prêts à devancer le temps
et cette vie sans racine ?
*
Ce qui se terre à même les souvenirs,
ce sont les éclats d’une lumière invisible,
les paroles lointaines issues de nuits à venir.
Tout tremble sur la vitre :
la pluie et les bourrasques
ne sont d’aucune saison.
Ne te retourne pas,
tu te perdrais alors
dans un labyrinthe
à l’issue incertaine.
*
Les mots naviguent sur une page :
quel port les accueillera ?
Ils poursuivent leur périple
jusqu’à ce qu’ils rencontrent
le blanc définitif.
À cela il n’y aura pas de suite
mais simplement quelques marques,
le signe d’une présence discrète
et sans doute éphémère.
*
Dans cette nuit violette
On se maintient d’aplomb,
Balançant entre deux rêves.
L’oubli n’a plus de nom,
pas davantage le temps.
Vers où dirigeons-nous
ce qui subsiste de notre vie,
si ce n’est vers une saison
que l’on ne sait nommer ?
Max Alhau, « Une lumière évadée de la nuit » in Des pas sous le sable, Voix d’encre, 2021, pp.21,22.
MAX ALHAU Source ■ Max Alhau sur Terres de femmes ▼ → [Tu es le veilleur d’un pays englouti] (poème extrait d’En cours de route) → Les Mots en blanc (lecture d’Isabelle Lévesque) → [Tu n’oses plus nommer] (poème extrait des Mots en blanc) ■ Voir aussi ▼ → (dans la poéthèque du site du Printemps des poètes) une fiche bio-bibliographique sur Max Alhau |
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