Cette ouverture
n’est pas un poème
c’est un effacement
un retrait
une place faite à l’absente
un hommage feutré
du silence à l’enfance
Au début regards de brume, bulles de déprime
et flipper dans la tête, même pas mal !
Puis un jour déferle l’angoisse, son ressac dans
la chair. Au cœur du battement la vie s’estompe,
nul n’y prête attention.
À quel moment l’avions-nous lâchée ?
Comme nous toutes elle planait, hirondelle
insouciante. Elle écartait ses ailes, voltiges dans
le vent.
De retour sur terre, ne savait plus, ne savait
quoi.
Chancelait.
Se redressait.
Reprenait sa course par-dessus les herbes folles,
les barrières de feu.
Elle disait qu’elle savait la déchirure et la lumière
dans la déchirure, l’écho des larmes dans le
corps, ce que cela fait couler d’eau douce
jusqu’au cœur
(Comme l’eau est belle sous la terre
c’est de l’eau de source avant la source)
Isabelle Alentour, L’Hirondelle, Encres de Jean-Marc Barrier, Collection Grand ours, L’Ail des ours/n°10, pp. 13,15,16.
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ISABELLE ALENTOUR
[PELLEGRINI]
■ Isabelle Alentour
sur Terres de femmes ▼
→ Makapansgat (lecture de Philippe Leuckx)
→ Louise (lecture d’AP)
→ [Heures douces d’un après-midi d’été] (extrait de Louise)
→ [Jamais d’abord, ni contre] (extrait d’Ainsi ne tombe pas la nuit)
→ [Lac étal comme un épuisement] (extrait de Je t’écris fenêtres ouvertes)
→ (dans l’anthologie poétique Terres de femmes) [Pour ne pas perdre la pluie]
■ Voir aussi ▼
→ (sur Terre à ciel) une page sur Isabelle Alentour [dont un mini-entretien avec Roselyne Sibille]
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