50. Chacun de mes sens en chaque sens est plongé, adieu, dit chaque cellule à chaque cellule : à travers l’univers je suis resignifiée, je suis une algue, une aile de libellule. Ogni mio senso è in ogni senso immerso e dice addio ogni cellula a ogni cellula : risensata attraverso l’universo, io sono un’alga, un’ala di libellula. 66. Regarde bien ce que me fait le temps : il entraîne ma ruine, m’assassine… mais je me sens toujours, la nuit tombant, une âme enfantine, adamantine. Lo vedi bene cosa mi fa il tempo : mi manda alla rovina, mi assassina… però in me sento sempre, nottetempo, un’ anima bambina, adamantina. 79. Donne ta langue. Pieds contre le mur. je viens nager dans tes larges rivières… nager jusqu’à ton cœur déjà mûr pour qu’il coule, coagule, s’éviscère… Dammi la lingua, punta i piedi al muro. Vengo a nuotare nei tuoi vasti fiumi… e nuoto al cuore ormai maturo perché grondi e si aggrumi e si consumi… Patrizia Valduga, Cent quatrains érotiques, traduction de l’italien et postface de Paolo Bellomo et Camille Bloomfield, Édition bilingue, Nous, Collection Now, 2021 pour la traduction française, pp. 56, 72, 85 |
PATRIZIA VALDUGA
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