VESPERS
I don’t wonder where you are anymore.
You’re in the garden; you’re where John is,
in the dirt, abstracted, holding his green trowel.
This is how he gardens: fifteen minutes of intense effort,
fifteen minutes of ecstatic contemplation. Sometimes
I work beside him, doing the share chores,
weeding, thinning the lettuces; sometimes I watch
from the porch near the upper garden until twilight makes
lamps of the first lilies: all this time,
peace never leaves him. But it rushes through me,
not as sustenance the flower holds
but like bright light through the bare tree.
VÊPRES
Je ne me demande plus où tu te trouves.
Tu es dans le jardin ; tu es où se trouve John,
dans la poussière, abstraite, tenant sa truelle verte.
Voici comment il jardine : quinze minutes d’effort intense,
quinze minutes de contemplation extatique. Parfois
je travaille à ses côtés, à gratter dans l’ombre,
à désherber, à éclaircir les laitues ; parfois j’observe
depuis le porche vers le haut du jardin, jusqu’à ce que
le coucher du soleil
transforme les premiers lys en candélabres : et pendant tout
ce temps,
la paix ne le quitte jamais. Mais ça s’élance en moi,
pas comme le feu nourri que la fleur brandit
mais comme une lumière ardente à travers l’arbre nu.
Louise Glück, L’Iris sauvage, édition bilingue, poèmes, éditions Gallimard, Collection Du monde entier, 2021, pp. 106-107. Traduit de l’anglais (États-Unis) et préfacé par Marie Olivier.
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