« les soirées tricotent la solitude de ma mère » Ph., G.AdC [MON ENFANCE] mon enfance a quelques nids entre les côtes où s’essouffle la plèvre et le vent qui pourchasse enfance qui respire mais ne passe pas l’enfant en grandissant porte son enfance dans la bouche des morts les soirées tricotent la solitude de ma mère à points jacquards ou irlandais la féminité soumise avec le patchwork des contes charmants les poignets d’Ariane emprisonnés par la laine brute enfance à trous mailles relâchées tricots à nœuds la mémoire s’applique à compter à l’envers l’enfance dévore ses traces lèche ses blessures dauphine sans nom lèvres cousues fait son lit dans les ajoncs près d’un feu de broussailles enfance transmise par rites solaires et chemins déroulés (petits pieds foulant la terre où pleurent les grand-mères) la route obscure et détraquée les faux pas comme un seul les déroutes les arrêts la main qui guide reconnaître les jalons petites rues vides fenêtres gelées |
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