Photomontage, G.AdC L’ÎLE-MER (extrait) Mon père l’affirmait : il y a des îles-mer et des îles-terre. La Corse et la Sardaigne seraient des îles-terre et Chypre, une île-mer. Un carrefour, aussi. Je ne sais pas pourquoi, mais c’est là que je vais. Peut-être pour la Vénus de Botticelli ; ou peut-être simplement, pour aborder aux rivages de l’île d’une Aphrodite écumant de désir. Engendrée par Aphos, née de l’écume marine, portée par Zéphyr jusqu’à son rivage, la belle posa les pieds sur un rocher. Au commencement étaient le Ciel et la Terre, était l’infini du désir. Crépuscule rougissant d’un monde embrasé, comme ceux dont les soirs du sud tapissent nos ciels de lits. Puis vint le temps et son recommencement. Et le ciel et la mer eurent le bleu en partage, et l’horizon comme fusion. Tout homme qui regarde la mer regarde peut-être vers Chypre et l’immortalité. Chypre, aérée et bienheureuse. Chypre, entre Orient et Occident, saluée par Homère comme « l’île au large ». |
ISABELLE JUNCA Source ■ Voir aussi ▼ → (sur le site des éditions Al Manar) la fiche de l’éditeur sur Isabelle Junca |
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