L’INFINI
Toujours j’aimai ce petit col sauvage
Et cette haie qui, presque tout autour,
Prive les yeux du lointain horizon.
Mais, assis là, contemplant, des espaces
Sans nulle fin, sans terme, de surhumains
Silences, une quiétude si profonde,
Je m’invente en l’esprit, où peu s’en faut
Que le cœur ne prenne peur. Et comme j’ois
Le vent bruire parmi les feuilles, cet
Infini silence-là et cette voix,
Je les compare, et me vient l’éternel
Et les mortes saisons, et la présente,
Vivante, et sa rumeur. Ainsi, dans cette
Immensité s’égare ma pensée,
Et naufrager m’est doux sur cette mer.
Michel Orcel, « Deux Idylles de Leopardi », L’Anti-Faust suivi d’un Sonnet et de deux Idylles de Leopardi, éditions Obsidiane, 2020, page 27 [en librairie le 16 avril 2021].

|
Retour au répertoire du numéro de décembre 2020
Retour à l’ index des auteurs
Commentaires