[MUSIQUE ANTÉRIEURE DE L’ORIGINE OCÉANE]
Musique antérieure de l’origine océane
beauté des voix ludiques et joyeuses
qui se retrouvent dans le non-temps de la vie
où surgissent les puissances
des fragments continentaux, des embardées savantes,
et le rythme soudain maître de tout ce qui vit
et prétend à la trace sublime sur le chemin
du cœur aimant.
Notre infini commun
celui qui ne désertera plus notre bouche
notre rage intacte et cristalline
Et le ciel univers toujours splendeur
épelant sa romance de l’éternité fugace
des musiciens aux confins des Amériques
découvrant les mystères passés
jouissant comme la fleur après l’éveil polaire.
Je viens de tellement si loin
marchant sur les hauts fonds
les nerfs chargés de flambeaux
je viens de plus que là-bas
je joue jusqu’aux lèvres de mes mots
je salue tous mes morts
j’ouvre
l’atelier des nuits scintillantes
L’instrument sur la piste d’un rêve éperdu
la marque de l’harmonie primitive
en une longue phrase inachevée
qui appelle aux amours.
La musique sait tout ça.
On dirait que la mort s’est assoupie
les robes des femmes ont des ourlets
de tierces mineures
leurs seins sont des je t’aime
lancés depuis des vies antérieures
on dirait que la mort s’est assoupie
Zéno Bianu | Yves Buin, Santana de toutes les étoiles*, Le Castor Astral, 2020, pp. 16-21.
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* Texte librement improvisé à partir du concert donné par le groupe de Carlos Santana à la Blues House de Las Vegas en mars 2016.
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