[UNE VOIX DANS LE SILENCE] Une voix dans le silence. Chacune des syllabes frémit comme feuilles en automne, bercées par une brise légère. On ferme les yeux pour écouter ce qui se met à chanter plus loin que cette voix : peut-être un oiseau clair, posé sur une branche basse, prêt à s’envoler. Une voix dans le silence. La lecture terminée, on referme les pages, on se lève, on avance, baigné de solitude, comme si on traversait un parc en foulant des mots. Souvenirs déjà, feuilles mortes sous les pas. Lumière rasante des beaux jours de novembre, douce et discrète sur les pierres des murs, non pour s’y reposer, s’y réchauffer, mais pour souligner leurs volumes, écouter leur histoire. Lumière de novembre que l’écriture tente souvent en vain d’imiter, dévorée de trop de feu. Feu latent sur les feuilles de l’automne. On ne sait pas encore ce qui se prépare : la brûlure du gel ou les flammes vives des couleurs. |
PHILIPPE MATHY Source ■ Philippe Mathy sur Terres de femmes ▼ → [Le fleuve hésite entre les îles] (extrait de Veilleur d’instants) → Philippe Mathy, l’ombre portée de la mélancolie (Chronique de Marie-Hélène Prouteau) ■ Voir aussi ▼ → le site de Philippe Mathy → (sur Recours au Poème) plusieurs pages sur Philippe Mathy → (sur le site de la revue Traversées) une lecture d’Étreintes mystérieuses par Hervé Martin |
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