Ph. (3), G.AdC LA LUMIÈRE SE TAMISE Un ballet d’ombres sur ton visage le nez se plisse le bruit des ferrailles du sud et des vaisselles dépareillées s’accumulent En imaginant l’avenir le temps se maussade l’inquiet croît le rêve protège de l’homme encombrant. De soir en soir l’attente des messages la strophe courte le mot haletant ne dit rien ne bouge pas regarde l’éblouissement sur les terres noires. L’affreuse solitude du soir où il n’y a rien à faire ni à défaire l’accroche où cela tombe il y a les moments il y a les instants où nulle décision ne s’impose. Je regarde le fil du film j’écris dans le brouillard de l’image dans la gaine du ventre je suis la route qui défile. J’embrasse tes yeux. me regardent-ils alors ? La proximité aveugle Dans chaque onde le monde se transforme puis s’éclipse Dans l’auréole de l’or il dit cette chose simple : je regarderai le clair de lune et j’attendrai. Dans la parole (dans l’infra) se condense l’infini du monde et l’infini du détail l’infini de l’infime. Elle dit : je te porte je te sens en moi je dors en toi j’assemble mes doigts dans la crinière. La nuque rouge quelques pics sur les bras un tressaillement dans le creux des seins m’écriras-tu ? Absence de peu de jours l’oubli agit à la vitesse d’un éclair une pensée sombre et le cerveau s’embrase une pensée grave et le cerveau s’affale. Il prend une feuille il écrit il croit qu’il écrit il regarde la feuille noire il lit et ne comprend pas les voix dans le crâne bouillonnent grincent Est-ce que tu m’aimes ? Germain Roesz, La Part de la lumière, textes, poèmes, peintures de Germain Roez, L’Atelier du Grand Tétras, 2019, pp. 115-116. Préface de Claude Louis-Combet. Entretien entre Michel Guérin et Germain Roesz. |
GERMAIN ROESZ Source ■ Germain Roesz sur Terres de femmes ▼ → La Part de la lumière (lecture d’AP) ■ Voir aussi ▼ → (sur le site de L’Atelier du Grand Tétras) la page de l'éditeur sur La Part de la lumière |
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