Mальчик-еврей принимает из книжек на веру
гостеприимство и русской души широту,
видит березы с осинами, ходит по скверу
и христианства на сердце лелеет мечту.
Следуя заданной логике, к буйству и пьянству
твердой рукою себя приучает, и тут —
видит березу с осиной в осеннем убранстве,
делает песню, и русские люди поют.
Что же касается мальчика, он исчезает.
А относительно пения — песня легко
то форму города некоего принимает,
то повисает над городом, как облакό.
À Lena Tinovskaïa
L’enfant juif lit des livres et croit vraiment
que l’âme russe est vaste et hospitalière,
dans les bosquets il voit des bouleaux, des trembles
et chérit le rêve de devenir chrétien.
Selon la même logique, il s’entraîne avec zèle
au débridement et à l’ivrognerie,
et quand il voit les bouleaux, les trembles
parés des couleurs de l’automne,
il en fait une chanson que tous les Russes entonnent.
On ne saurait dire ensuite où le gamin est passé.
Il reste le chant qui tantôt prend sans peine
La forme d’une ville, tantôt la survole comme les nuées.
Boris Ryji, La neige couvrira tout, édition bilingue, Cheyne éditeur, collection D’une voix l’autre, 2020, pp. 74-75. Traduit du russe et préfacé par Jean-Baptiste Para.
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